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22 décembre 2013
En 2007 et 2008, l’univers politique jusqu’ici
plutôt flou de Dieudonné va s’affirmer et s’afficher carrément à droite,
ou plutôt à l’extrême droite. On en est plus à une simple poignée de
mains entre l’artiste et Jean-Marie LePen : ce dernier va carrément
l’aider financièrement, en lui offrant une somme conséquente pour le
prêt de sa salle parisienne au prétexte de préparer les élections grâce à
la distribution d’un « pack » de formation pour ses élus, une idée
concoctée par Chatillon et un élu FN lui-même responsable d’une société
de phoning (bénéficiaire lui aussi de l’opération). Une idée
qui va faire jaser, car au même moment le parti du vieux marabout
borgne, comme l’avait appelé jadis Dieudonné, était endetté jusqu’au cou
et peinait à vendre son fief immobilier (le célèbre « paquebot »). Quel
intérêt Jean-Marie le Pen pouvait-il avoir à s’associer avec le
comique, avait-il en cela subit l’influence d’Alain Soral que le vieux
leader avait également imposé à ses troupes, au grand dam des supporters
de sa fille, voilà qui posait sérieusement question. Cette année-là, on
verra aussi Dieudonné se rendre dans la Marne, pour soutenir un élu FN
qui fournissait le parti en champagne, ou on le retrouvera en Afrique,
chez les pygmées, en compagnie de Jany Le Pen, la propre femme du chef
du FN, ou en compagnie de Serge Ayoub, qu’il dira en 2013 n’avoir jamais
rencontré auparavant. Cette gesticulation politique de l’artiste en
marigot frontiste ne semble avoir en fait qu’un seul intérêt : celui
d’un opportunisme financier, tant le domaine chez lui est primordial.
Confronté à des refus de salle municipales en raison de ses déclaration
antisémites, Dieudonné cherche alors de l’argent ailleurs, notamment en
sollicitant ses supporters devenus vaches à lait avec la création d’un
site vendant mugs, t-shirts et autres DVD de l’artiste,parfois dans des
conditions juridiques douteuses, comme on va le voir. L’année 2007 se
terminant par une provocation ignoble de l’artiste, en présence de
Jean-Marie Le Pen dans la salle, ravi de voir une scènette antisémite,
lui qui avait déclaré la shoah comme n’étant qu’un « détail » de
l’histoire.
Jany et les pygmées

L’année
2007 commence pour Dieudonné par une bien étrange expédition. Débouté à
son procès sur la traite des noirs, il s’en est trouvé d’autres à
défendre : des pygmées.
« T’as une tendance à te foutre de leur gueule en les voyant »,
dira-t-il en débutant son sketch, dans son spectacle « j’ai fait le
con » où les grossiéretés ponctueront le propos toutes les 15 secondes.
La provocation est la seule arme de Dieudonné, on le sait. Sur son site,
il tiendra un tout autre discours en effet en prenant leur défense : «
la
déforestation de l’Afrique centrale « les a presque éliminés et a rendu
leur situation sanitaire critique », écrit-il sur son site. Dans la
foulée, il annonce qu’il a invité sept Pygmées à venir en France le 15
avril pour interpeller les candidats à la présidentielle. » Or sur
les photos de son voyage, ce ne sont pas les pygmées ni Jean-Michel
Dubois, (le responsable des grandes manifestations du FN) que l’on
retient mais plutôt la présence de Jany LePen (
Jeannine Marie Louise Paschos),
la (seconde) femme du leader frontiste, qui s’occupe d’humanitaire à
ses heures, comme les dames de la bourgeoisie au XIXe se targuaient de
s’occuper de « bonnes œuvres » chrétiennes.
« Dieudonné
insiste. La présence à ses côtés de Jany Le Pen, l’épouse du président
du Front national, sur la scène du théâtre de la Main d’or à Paris,
vendredi, n’a rien de« politique ». De retour d’un voyage
humanitaire au Cameroun, la femme du leader d’extrême droite n’est là
que comme présidente d’honneur de Fraternité Française, une association
caritative satellite du FN. » Non bien sûr elle est plutôt là pour
décorer la scène, sans doute, se dit-on. Mais en fait c’est déjà le
premier étage de fusée d’un accord avec le FN qui a été lancé.
»Dieudonné,
propriétaire du théâtre de la Main d’or, déterminera son vote à la
présidentielle en fonction des réponses des postulants à l’Elysée sur le
sort de cette peuplade.
Et,
dans ce cadre, le FN et son leader semblent avoir pris une longueur
d’avance en s’intéressant avant tous les autres au sort de « ces gardiens de la forêt », comme les désigne Dieudonné » raconte
Libération. C’est donc une opération de com’ orchestrée par Dubois et
non un acte humanitaire ! La présentation surréaliste se terminant par
une phrase de Soral :
« Vous pensez que Nicolas Sarkozy sera sensible au sort des Pygmées, dont il est très proche par la taille ? » lâche
l’essayiste Alain Soral, désormais hissé au rang de conseiller spécial
de Le Pen…. la campagne de Dieudonné n’a jamais volé très haut, mais en
ce 24 mars 2007 elle vient d’atteindre un maximum…
dans le ridicule. Les pygmées promis ne viendront pas :

à
peine si on remarquera au mois de juillet suivant la présence dans la
capitale d’Adrien Sinafasi Makelo (ici à gauche lors d’une conférence de
la
Rainforest Foundation),
49 ans, et 1,55 mètre seulement. Un pygmée à Paris ! Le porte-parole de
l’association congolaise « Dignité Pygmées » association créée l’année
précédente seulement, et dont le
contact est… Adrien,
le pygmée que n’a pas rencontré Jany, aucunement contacté par Dieudonné
ou par Jany LePen. Les journalistes n’avaient remarqué qu’une chose sur
les photos : Jany Le Pen arborait un T-shirt marqué LPDR, qui avait
intrigué. Celui du parti de l’ultra-nationaliste russe Vladimir
Jirinosvki… autre propagande même pas déguisée !
Dieudonné, un produit d’export… au Québec

Son spectacle nouveau
Best-of : le meilleur de Dieudo » est présenté au théâtre de la Main d’Or, et cette année là il s’envole pour le Québec pour le Festival «
Juste pour rire« . Là-bas, il aussi ses fans….et ses détracteurs, qui sont encore trop peu semble-t-il.
« Comme l’a écrit le chroniqueur du Devoir Christian Rioux , «
[s]i l’humoriste Dieudonné doit demander un jour l’asile politique quelque part, ce sera probablement au Québec. » (Christian Rioux, « Le « martyr » Dieudonné »,
Le Devoir, vendredi 14 juillet 2006) » avait relevé le Huffington Post. Il y avait déjà été interviewé l’année précédente par
Guy A. Lepage, le présentateur de
« Tout le monde en parle » version québecquoise (le concept d’Ardissson est international, décor compris), pour la promotion de son spectacle précédent «
Mes excuses« . Il
y fait tout d’abord profil bas, tout en ressortant son thème de
« lynchage personnel »…. et très vite il était reparti, affichant avec
aplomb une mauvaise foi assez phénoménale,
« qu’il na jamais été tenu de propos antisémite, car il n’est pas antisémite « et qu’il n’est qu’un «
universaliste« . Devenant alors … négationniste de sa propre dérive ! Il ressortait ensuite les insultes «
sale negro »
de son agression, autre mensonge, car cela avait été démontré comme non
prononcé lors de son procès par ses propres amis présents. Il fait
aussi une allusion a ce qu’il avait écrit dans le le France-Soir le 12
mai 2005, lors de son appel pour.. . antisémitisme, où il avait mis en
parallèle deux affaires sordides, en roi de l’amalgame : en reprochant
« a
u gouvernement de se déplacer quand « on brûle deux poubelles dans la rue Popincourt » (à savoir l’incendie d’un centre social juif à Paris en août 2004) mais pas selon lui
« quand 22 Noirs périssent dans un hôtel en flammes ». Puis il ressort à la fin de l’interview sa phrase sur son «
lobby sioniste » et la minimisation de la Shoah, encore une fois, montrant la méme terrible obsession ! Il ajoute à la fin de l’interview « q
u’il a été lynché deux ans sur une rumeur » qui disait «
cet homme est antisémite«
, « j’ai eu 17 procès que j’ai tous gagné, j’ai été relaxé à chaque fois« :
ce qui était bien mentir ouvertement devant des caméras étrangères. Il a
bien tenu des propos déclarés antisémites et condamné pour cela par un
tribunal, comme on a déjà pu le voir, lors de procès très souvent
poussés jusqu’à l’appel voire plus loin, l’homme étant en prime
procédurier (autant que LePen !). Ce qui lui a longtemps permis de dire
qu’en effet il n’avait pas été condamné… définitivement ! Dieudonné joue
sur les mots, lorqu’il ne ment pas. Le 11 septembre 2007, par exemple,
il sera encore condamné à 7 000 euros d’amende pour l’expression
« pornographie mémorielle » à propos de la Shoah. Ce chiffre de 17,
n’est pas anodin chez lui : il l’avait déjà sorti dans une interview
accordée à la militante pro-palestinienne Silvia Cattori, où il parlait
seulement de « 17 procès », plus celui en cours.
»Le 12 mai 2005,
il confiait à la même Silvia Cattori : « Je suis tombé sur un filon.
Dix-huit procès en un an, c’est exceptionnel » note un blog très subtil qui a recensé ses mensonges successifs :
« Nous
laissons de côté l’action engagée il y a longtemps par Patrick
Sébastien et un défaut de permis de conduire en 2008, nous trouvons
encore sept condamnations :
- diffamation d’Arthur
(juin 2006 pour la condamnation en première instance, septembre 2007
pour la renonciation de Dieudonné à faire appel)
- incitation à la haine raciale dans l’affaire des propos sur les juifs « négriers » (condamnation définitive en novembre 2007)
- diffamation publique à caractère racial dans l’affaire des propos sur la « pornographie mémorielle » (juin 2008)
- diffamation de Patrick Bruel (février 2009, au Québec)
- diffamation d’Élisabeth Schemla, ex-directrice de publication du défunt site internet Proche-orient.info (mars 2009)
- diffamation de la LICRA (décembre 2010)
- injures antisémites dans l’affaire du prix remis sur scène au négationniste Faurisson (mars 2011). Il
faut ajouter à cela la cassation, en février 2007, de la relaxe dans
l’affaire des propos sur « les juifs, une secte, une escroquerie ».
Dieudonné perd parfois les procès qu’il intente : contre la journaliste
Anne-Sophie Mercier en octobre 2007, contre le député Julien Dray en
juin 2008 . »
Précisons qu »au Québec aussi, justement, il a été condamné, pour
avoir insulter Patrick Bruel avec… les mêmes termes avec lesquels il
s’en était pris à Arthur :
« par la Cour supérieure du Québec à
verser 75 000 dollars au chanteur Patrick Bruel pour avoir traité ce
dernier de « supermilitant » sioniste, de « militaire israélien » qui
approuve que l’armée israélienne « tue les enfants palestiniens » au sud
du Liban lors de l’émission Les Francs-Tireurs du 29
novembre 2006, à Télé-Québec. Dieudonné avait également affirmé que le
chanteur souffrait du « complexe de supériorité de certains
Israéliens », c’est-à-dire qu’il pense qu’il fait partie « d’un peuple
supérieur ». ?Ces propos avaient été enregistrés par l’animateur
canadien
Richard Martineau (un « f
amilier des milieux maçonniques montréalais » comme il se présente, et plutôt classé à droite islampophobe, taxé aussi de
»manque de rigueur journalistique » à propos des Inuits !) lors
d’une interview pour « Les Francs-tireurs », une émission de
Télé-Québec diffusée le 4 décembre 2006, elle devait être reprogrammée,
mais la seconde diffusion n’aura jamais lieu, les producteurs, en
visionnant l’émission l’avaient trouvé trop insultante.
« Dans Le
Journal de Montréal, la prod a bien précisé que ce trappage ne découlait
pas d’une intervention du chanteur. Ce qui n’a pas empêché Dieudonné,
contacté hier par 20 Minutes d’estimer, à l’inverse, que des pressions
ont été exercées. L’occasion de crier, une nouvelle fois, à la « censure
« pouvait-on lire dans 20 minutes. Dieudonné, incapable de
s’amender, et toujours à crier au « complot juif » contre sa personne
(il dit « sioniste », on le sait, pour ne pas avoir de poursuites). Le
retourneur de haine avait encore frappé. Dieudonné attise la haine, et
quand on lui renvoie à La face, joue invariablement au martyr persécuté.
Des ventes de cassettes interdites de distribution à l’affaire Fofana
L’usage de deux insultes similaires attribuées à deux chanteurs
différents présentant comme seule similitude d’être juifs (Arthur
s’appelle Jacques Essebag et Patrick Bruel Maurice Benguigui) révélant
bien ce qu’on peut appeler une monomanie maladive. Une obsession du
juif. Un problème qu’il contourne désormais ouvertement, sans qu’on ne
s’en aperçoive trop, ce qui est plutôt inquiétant de la part des
pouvoirs publics (c’est en train de changer en 2013, semble-t-il )

. Dans
sa liste de spectacles en DVD, disponible sur le net, on peut en effet
aujourd’hui noter cette aberration en droit qui devrait logiquement lui
valoir d’autres ennuis, décrit par l
‘entreprise qu’il dirige et dont il est le responsable, juridiquement : «
le
DVD (« j’ai fait le con » enregistré au Zénith de Paris) est interdit à
la vente, cependant vous pouvez le commander en envoyant un chèque de
20€ à l’ordre de Bonnie Productions, Théâtre de la Main d’Or, 15 passage
de la Main d’Or Paris, France, 75011″. Cela tombe en effet dans le domaine de
« la vente à la sauvette : vente sans autorisation sur le domaine public de l’état » avec comme sanction
»six mois d’emprisonnement et 3 750 € d’amende »
(par vente constatée). Les vidéos de ce même spectacle, retirées de
Daily Motion ou de You Tube, sont régulièrement remises par les fans, à
peine enlevées. Dieudonné est devenu un troll sur le net, aidé par sa
meute de fidèles (dont Allain Jules, propagandiste se prétendant sur son
site « journaliste » qualifié ici
« d’énergumène »
pour avoir répandu l’idée de la mort de 50 enfants en Lybie, une idée
complètement fausse). Dans un des sketchs de ce spectacle immonde, il
présente ainsi Youssouf Fofana le sinistre «
chef du gang des barbares » comme
»collectionneur de pin’s », «
gentil au départ« ….
je vous passe le reste, obscène, sur le sort d’Ilan Halimi, massacré
par Fofana pour la seule raison qu’il était juif. On comprend
l’interdiction à la vente ! Fofana, encensé lui aussi par Allain Jules, a
été condamné à la réclusion perpétuelle le 11 juillet 2009,
rappelons-le. Le porte-parole du PS, Julien Dray, deux ans après la mort
d’Ilan Halimi, affirmera devant le tribunal de Paris que l’humoriste
Dieudonné, qui le poursuivait alors en diffamation
, »avait contribué
à créer un climat d’antisémitisme, propice à ce meurtre ». Les propos
incriminés remontent à février 2006. Lors de l’émission « Parlons-en »,
diffusée sur La Chaîne parlementaire et consacrée à la montée de
l’antisémitisme en France, M. Dray avait notamment affirmé : « On a les
effets différés aujourd’hui de tout ce qu’a fait Dieudonné tout au long
de ces mois et de ces années (…) Il y a un effet Dieudonné ». Il
avait obtenu la relaxe, n’en déplaise à Dieudonné. Détail sordide : la
« rabateuse » de Fofana séduira le directeur de la maison
d’arrêt, Florent Gonçalves, qui
sera démis et condamné lui aussi à un an ferme, une
amende de 10.000 euros et une interdiction définitive d’exercer toute
fonction publique. L’affaire est demeurée glauque, de bout en bout !
Comme est glauque la plainte déposée le 19 février 2013 par Dieudonné
contre le
résidant au Théâtre de la Main d’Or », où figure le nom de Fofana, inscrit comme «
résidant au Théâtre de la Main d’Or« (ce
qui constitue donc un faux juridique manifeste, pour lequel il pourrait
aussi être condamné !) ! Autre événement significatif sur le sujet : en
ce moment, Alexandre Arcady prépare un film sur le sujet du meutre
d’Halimi, et lors du début du tournage au Palais de Justice de Paris, ce
dernier à été perturbé par une meute de fidèles de Dieudonné venus
assister à son énième procès pour antisémitisme…. Le 4 octobre, 2007,
pourtant, Dieudonné se désistera de son appel contre Arthur, acceptant
pour la première fois sa condamnation. Pas la bonne période pour lui…en
train de ramer pour remplir ses salles, et surtout… la sienne, dans le
11eme.
Le coup de pouce financier du FN

On
l’a vu, le comique devenu clown sinistre a besoin d’argent. Sa salle
peut lui en fournir, à condition qu’on la loue. C’est le Parisien qui va
vendre la mèche un an après les faits, pour expliquer qui la lui
emprunte.
« Le Front national aurait versé quelque 60 000 € à Bonnie
Production géré par Dieudonné M’Bala M’Bala, le vrai nom de
l’artiste. Le contrat portait sur la location d’un espace, le Théâtre de
la Main-d’Or dans le XI e arrondissement de Paris, propriété de Bonnie
Production. Joint hier, le Front national n’a pas démenti cette
information. « Nous avons formé à cet endroit des militants pour obtenir
les cinq cents signatures de maires qui permettaient à Jean-Marie Le
Pen d’être candidat pour ce scrutin », explique Jean-Michel Dubois,
vice-trésorier du Front national. Le fantaisiste Dieudonné n’a pas
souhaité confirmer cette information, soulignant seulement que la
comptabilité de « sa société était saine » (à l’époque on n’a pas encore découvert sa fraude fiscale datant de 1997).

Ce qui paraît étrange, c’est le montant
: »le
Théâtre de la Main-d’Or, d’une capacité de 200 places, est loué environ
2 000 € la journée (de 9 heures à 17 heures). Pour ce prix, la
direction propose en plus un buffet campagnard et la présence d’un
vidéoprojecteur. Avec son budget de 60 000 € pour la formation des
militants, le Front national aurait pu s’offrir la salle du Zénith et
ses 6 000 places (environ 52 000 € ). Le FN n’a pas voulu préciser s’il
avait loué la Main-d’Or pour une journée ou plusieurs ». Plusieurs,
sans aucun doute, ce qui aura l’art de mettre en fureur une partie des
cadres du parti. A ce moment-là en effet, le FN est en train de se
battre pour tenter de vendre son fief de Saint-Cloud, dans les
Hauts-de-Seine, depuis 1994, surnommé le paquebot, car il manque
cruellement d’argent pour attaquer la présidentielle (le bâtiment ne
sera vendu qu’en avril 2011 !).
A l’origine de la vente, le refus de l’imprimeur du parti de continuer à servir de vache à lait perpétuelle.
« C’est Fernand Le Rachinel, député
européen du FN, qui a emprunté auprès des banques, moyennant une prise
de garantie sur ses entreprises, les 8 millions d’euros de la campagne
législative, pour ensuite les prêter au FN. Il doit rembourser les
banques en plusieurs échéances, la première étant fixée au 31 décembre
pour un montant de 1,5 million d’euros. Le solde doit être acquitté en
mars. Il n’entend pas payer de sa poche et attend que le mouvement le
rembourse à son tour.
Il
a même saisi les tribunaux pour que sa créance sur le FN – représentée
par des billets à ordre –, ne puisse être contestée et que la vente du
siège serve prioritairement à le défrayer. Le jugement doit être
prononcé lundi prochain. Les précautions prises par Le Rachinel lui ont
valu des critiques au sein du mouvement. Mais il a fait valoir à Le Pen,
qui en est convenu, qu’il ne pouvait faire assumer la dépense par ses
entreprises. » expliquait le Figaro. Le 15 novembre 2013, la condamnation de JMLP à rembourser Le Rachinel devenait irréversible
: »la condamnation du Front national à
rembourser plus de 6,3 millions d’euros de dettes, majorées de près de
600.000 euros d’intérêts, à Fernand Le Rachinel est devenue définitive
hier après le rejet du pourvoi en cassation du FN, a révélé aujourd’hui des sources judiciaires »
Le pot aux roses

Tout
cela n’expliquant pas pourquoi un parti endetté jusqu’au cou avait pu
se permettre une telle largesse avec l’humoriste… qu’espérer en retour ?
On retrouvera une des factures, adressée à ean-Michel Dubois, président
de l’association de financement de la campagne électorale de
JMLP, montrant à quoi avait servi la salle de Dieudonné :
« celle
de 20.000 euros pour quatorze demi-journées entre le 22 janvier et le 9
février 2007, dans le but de « former 20 télé-acteurs pour la recherche
de signatures de maires ».Une action chapeautée par Régis de la
Croix-Vaubois, le responsable de RCV qui est aussi candidat du Front
national aux législatives dans la Nièvre. Sa société sera payée la
bagatelle de 307.000 euros pour du phoning. En épluchant les factures,
les sages découvriront que des personnes avaient aussi été facturées
indûment :
»48 642 euros de rémunérations accordées à six amis du
FN ayant participé à la quête de signatures, en l’absence de contrats de
travail (dont Marc Georges, alors très proche de Dieudonné, et Farid
Smahi, l’homme qui a quitté le FN en janvier dernier, lassé de
jouer « le bougnoule de service ») ». On n’est jamais aussi bien
servi que par soi-même, semble être la devise du FN… qui louait donc
grassement la salle de Dieudonné et subventionnait son directeur de
campagne tout aussi grassement !
Dieudonné, ce laïc qui aime tant les églises traditonnalistes
Un moyen pour Dieudonné de poursuivre sa route, aidé financièrement,
et de continuer sur le même thème récurrent, et d’augmenter encore dans
l’abjection. Un abject qui va se faire en plusieurs étapes. D’abord avec
la reconnaissance des liens importants entre l’humoriste et la famille
LePen. Cela commence par une étonnante dépêche de l’AFP du 16 juillet
2008.
»Le président du Front national Jean-Marie Le Pen est devenu
le parrain du quatrième enfant de l’humoriste controversé Dieudonné,
lors d’une cérémonie à Bordeaux la semaine dernière, a indiqué une
source proche de l’humoriste, confirmant des informations de Libération
mercredi. Selon l’enquête du quotidien, le baptême de l’enfant, une
petite fille, a eu lieu à Bordeaux, dans la paroisse traditionaliste de
Saint-Eloi, par l’abbé Philippe Laguérie, ancien curé de
Saint-Nicolas-du-Chardonnet, bastion intégriste parisien. Ces
informations sont « exactes », a déclaré la source interrogée par l’AFP,
sans vouloir donner plus de détails ». Des photos montrent en
effet une réception dans la propriété de Montretout de JMLePen, dans
laquelle on peut voir le député du FN, sa femme, le couple Dieudonné et
un autre couple, delui de Frédéric Chatillon (ici on le voit avec JMLP
et Chatillon).

En
vidéo, Dieudonné bottera en touche quand on lui demandera si le coup du
baptême était réel ou si ce n’était qu’un coup de pub en disant qu’un
magicien ne rébvélait jamais ses tours. Avouant ainsi qu’il lui arrivait
en effet de tromper les gens… Un magicien ayant eu recours à un abbé
bien spécial lui aussi : Philippe Laguérie. C’est l’ancien »curé » de
l’
église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, bastion traditionnaliste, et un soutien affiché de LePen depuis des années nous rappelle Wikipédia :
»durant
la période où l’abbé Laguérie y officiait (de 1984 à 1997), les
connexions avec les personnalités d’extrême droite n’étaient pas rare.
En 1987, alors que Jean-Marie Le Pen vient
de créer le scandale par ses propos sur les chambres à gaz, on entend
l’abbé à la télévision française prendre la défense du président du
Front National, qu’il présente comme une victime de la « grande banque
juive qui tient la France en dictature depuis quarante-cinq ans »et
prendre la défense de négationnistes en ces termes : « les thèses des professeurs Roques et Faurisson sont
parfaitement scientifiques ». En 1991, il présentera le Front national
comme étant le « Parti le moins éloigné du droit naturel » ; un curé… négationniste, voilà qui semble… naturel chez Dieudonné !

Un curé dont l »église Saint-Éloi de Bordeaux
sera même filmée avec JM LePen et madame attendant sur le parvis, en
compagnie de Noémie Montagne, compagne de Dieudonné, pour ceux qui
auraient douté de sa fréquentation ! Un Laguérie admirateur de la Milice
et de Vichy
: « le 25 juillet 1996, l’abbé Laguérie procède à la célébration d’une messe pour les obsèques de Paul Touvier, ancien fonctionnaire de police collaborationniste, condamné pour crimes contre l’humanité en 1994 pour l’exécution de sept Juifs lorsqu’il était chef de la milice lyonnaise sous l’occupation allemande.
Au cours de cette messe, l’abbé Philippe Laguérie qualifiera l’ancien
milicien d’« âme sensible, délicate et même nuancée » et souhaite se
faire « l’avocat de Paul Touvier auprès de Dieu ». Un prêtre ayant
évoqué « l’âme sensible » des miliciens pro-nazis portant sur les fonts
baptismaux « Plume », alors la petite dernière de la frâtrrie
Dieudonnesque ! On aurait pu espérer meilleur départ dans la vie à cette
pauvre innocente !
Sabrer le champagne, une habitude chez les LePen

Un rapprochement qui avait commencé dès le mois d’avril 2007 avec une étrange apparition de Dieudonné au fin fond de la Marne :
« L’humoriste
Dieudonné Mbala Mbala est venu apporter mardi 22 mai son soutien à un
ami et associé de Jean-Marie Le Pen, Patrick Bourson, candidat du Front
national aux législatives dans la troisième circonscription de la Marne
(Reims-Suippes). « Je ne suis pas membre du Front national,
mais il est important que les hommes de bonne volonté se réunissent », a
déclaré l’humoriste. »J’ai eu la chance de rencontrer la femme de
Jean-Marie Le Pen au Cameroun. Même sans soutenir le mouvement politique, j’ai trouvé cela formidable », a-t-il ajouté ».
Voilà qui sonnait fort la langue de bois, le rappel des pygmées dans la
Marne ! Etrange lien, pour un étrange personnage en effet : Patrick
Bourson, c’est le fils d’une espagnole et d’un soldat américain, élevé
par un algérien, ancien du FLN (!), et il a en effet été condamné à 12
ans de prison en 1980 pour divers braquages, est resté 5 ans à
Clairvaux, (prison de très haute sécurité), et a aussi été privé de ses
droits civiques durant 25 ans. Sorti de prison, il était devenu VRP (où
il avait été alpagué pour chèques en bois) avant d’épouser une riche
veuve de Villers Marmery, en pleine Marne, héritant d’un vignoble de
Bourgogne au passage. Devenu riche, il organisera des fêtes mémorables
avec Gérard Bourgoin, l’ex « roi du poulet » (et du Football, on y
croisera même Boy George et Germaine Jackson !). Pour ce qui est du
champagne, il s’associera avec… JM LePen pour sortir une cuvée un peu
« spéciale » résumée ici par LePoint : «
… Jean-Marie Le Pen tient
une place à part étant lui-même producteur de champagne. Avec son
associé, Patrick Bourson, ancien braqueur reconverti, il propose même
une cuvée spéciale destinée aux bars gays parisiens sous l’étiquette « Veuve Poignet ». Le vin a toujours inspiré les poètes… ». 
A tout bien regarder, JMLP a toujours eu un faible pour le champagne, surtout chez ses supporters les plus riches
:
« Le Marquis de la Roteuse : ancien PDG des champagnes Heidsieck et
Piper-Heidsieck, le marquis François de Suarez d’Aulan fait de la mousse
pour le Front. Membre du comité de soutien à la candidature de Le Pen à
l’élection présidentielle, animateur du Cercle Tocqueville, dont
l’objet consistait à jeter des ponts entre la droite et le FN, le
marquis se dépense sans compter. Il navigue entre ses demeures rémoise,
parisienne (avenue Foch) et un grand château du Calvados classé monument
historique mais interdit aux visiteurs (c’est celui d’Herbetot ; ici à droite) «
. Qu’était donc allé faire Dieudonné dans cette galère à caisses de champagne pour bars homos, certains ont leur petite idée,

la
principale étant le rapprochement avec Jean-Marie, voire la pêche, déjà
aux voix des maires ! D’autres pensant que le champagne vu aux mains
des gens du carré VIP de la Main d’Or aurait très bien pu provenir des
caves de Bourson. A 4 millions d’euros de revenus les cuvées de vins
LePen (celle des bars gays ne faisant qu’une production confidentielle
de 800 bouteilles par an), l’odeur de l’argent attire il est vrai tout
le monde. Le gag de Bourson étant que lorsqu’il se présentera aux
présidentielles de 2012, il réunira 508 signatures de maires, avant de
laisser tomber au final, de quoi rendre malade Dieudonné, qui n’y est
jamais arrivé. Même en allant le soutenir juste avant la fin du dépôt
des candidatures… Dans un but toujours inavoué.
L’encombrant Chatillon

Au
FN, on fait des tas de rencontres, en effet. Etudiante en droit à
l’université d’Assas, Marine Le Pen a rencontré là-bas Frédéric
Chatillon, alors président du GUD. C’est aussi le mari de
Marie d’Herbais (à
propos de laquelle je reviendrai), amie d’enfance de Marine lePen ! De
son passé au GUD, Chatillon en a gardé une admiration sans bornes pour
Mussolini, ayant fait réaliser à son propos un DVD sur la dictature par
la Semis, une officine d’extrême droite dont l’un des DVD s’intitule
« la désinformation autour de l’immigration« .….avec »images du fascime » (le DVD de Chatillon) ,
« Pierre Sidos, une vie au service de la France« ou même le « Triomphe de la volonté » le film de Leni Riefensthal, ou «
Les dieux du stade » dans la collection « propagandes ». En ce sens, Chatillon est un boulet pour le projet d’ouverture de Marine LePen,

car
il est pire que son père avec sa SERP en n’hésitant pas non plus à
s’afficher avec en particulier Faurisson (et Dieudonné !) ! Un Chatillon
qui s’est beaucoup démené avec Alain Soral pour faire le site Égalité
& Réconciliation (puis mettre en place Infosyrie, site de propagande
de Bachar el Assad), ou mettre à disposition un endroit baptisé le
Local, fin 2007, en compagnie du troisième larron, Serge Ayoub, skinhead
ayant tâté du trafic de drogue dans les années 80, et d’un quatrième
même, Philippe Peninque, ancien dirigeant du GUD lui aussi mais aussi
ancien avocat radié du barreau de Paris à la suite de malversations
financières et d’une sombre affaire de passeports. Peninque s’était
rappelé aux bons souvenirs de l’actualité cette année comme étant celui
qui avait ouver le compte de Jérôme Cahuzac 1992. C’est Patricia Cahuzac
qui avait mis en contact son mari avec Peninque. Le Monde note
« l’argent proviendrait d’au moins deux placements dans des mines d’argent du Pérou, au début des années 1990, via une SCI, La Rumine, créée en 1998 par d’anciens militants du GUD (fondée par Lionel Queudot et sa femme)
,
une organisation étudiante d’extrême droite musclée, que fréquentait à l’époque le couple Cahuzac ». Les
sources d’approvisionnement de l’extrême droite étaient déjà fort….
diversifiées ! Que Dieudonné vienne chasser dans ce marigot ne peut en
faire qu’un extrémiste de droite avéré. Et qu’il puisse dire qu’il ne
connaît pas aujourd’hui Ayoub un autre gros mensonge. On retrouvera
Marine LePen, la coupe de champ’ à la main, dans le local d’Ayoub. La
preuve une photo, où la tapisserie affichée était bien la même, comme le
montrera le Petit Journal. Ce sera en 2008, pour la première
« 100% French Pride » organisée par le site d’extrême droite FDesouche.com. L’occasion de ressortir là aussi la cuvée « homo » de papa ?
Dieudonné avait déjà rencontré Ayoub il y a six ans (au minimum) !

En
juin 2007, le polémiste girouette, ex gigolo (il l’avait expliqué à
Mireille Dumas) devenu féru de politique depuis la perte de ses cheveux,
Alain Soral, grand admirateur de François Duprat, crée son association
Egalité&Réconciliation alors qu’il est toujours membre du bureau
politique du FN où il a été imposé par JMLP en personne. Soral prêche un
gallimatias mêlant relents lointains de communisme (internationaliste
par définition), appel à soutenir Chavez (?) et admiration pour
l’extrême droite musclée et nationaliste à la Duprat (en somme, les
têtes dont Ayoub orne ses manifestations !). Bref, personne ne peut le
suivre, dans ces évidentes contradictions, cela fait déjà plusieurs
années qu’il vocifère en mélangeant un peu tout. Il est surtout déclaré
« anti-sioniste », ce qui signifie vite chez lui une haine des juifs
qu’il ne cache que de plus en plus difficilement.

En
2011, le député suisse d’extême droite Oskar Freysinger (invité par
Jean Robin, autre extémiste de droite muni ce jour-là de sa brosse à
cirage) l’avouera sans détours à la suite d’une réunion avec lui :
Soral est pour Freysinger bel et bien un antisémite (c’est à écouter à 16’24″ du début, où Soral en prend pour son grade en anti-juif caractériel).
« Ce qu’il a rêvé sur les camps de concentration, je lui ai dit mais tu es malade, mon gars » (à 19’50″) indique
Freysinger, effrayé par le comportement de Soral dès qu’on parle des
juifs devant lui. Or ce groupuscule organise très vite son université
d’été, au
domaine de Grand’Maisons que Dieudonné va venir visiter :
»les
8 et 9 septembre 2007 à Villepreux a eu lieu la première Université
d’été de l’association, organisée par Marc George et à laquelle
participèrent Dieudonné, Christian Bouchet (extrême droite « nationale
revolutionnaire »)
Jean-Marie Le Pen, Farid Smahi (membre du bureau du FN), Serge Ayoub
(ancien chef skinhead d’extrême droite) ainsi que Giorgio Damiani,
webmestre de vox NR (un proche des sites d’extrême droite pseudos
« alters » comme Alterinfo de Zeniel Cekiki et « tousaufsarkozy.com » de
Michel Schneider, ex cadre du Fn)
, et Ugo Gaudenzi, directeur du
quotidien italien Rinascita. L’assistance comportait également quelques
anciens militants du GUD, tels Philippe Penninque ou Gildas Mahé ». On
notera que dès le mois de juin 2007, Dieudonné avait déjà rencontré
Serge Ayoub, à cet endroit, contrairement à ce qu’il venait de dire lors
de sa rencontre dans son théâtre pour sa causerie sur Clément Méric, le
jeune « antifa » tué. A Grand’Maisons, où Gollnisch convoquait tout le
monde à un banquet pour sa propre campagne au sein du parti (voir photo à
gauche) on avait donc un beau panier de crabes d’extrême droite. Et
cela, Dieudonné ne pouvait l’ignorer. Comme il ne pouvait ignorer
l’antisémitisme flagrant de Soral. Il est amusant de constater que c’est
aussi à Villepreux que l’année suivante, en 2008, se tiendra le « 1er
Congrès nationaliste » organisé par le Renouveau Français ».

On pourra y voir une belle brochette également : à savoir Jérôme Bourbon, le rédacteur en chef de
Rivarol, André Gandillon, rédacteur au magazine
Militant,
Pierre Hillard (membre du réseau voltaire de Meyssan, ici à droite,
« chercheur en géopolitique », et « écrivain »), Hervé Ryssen
l’antisémite avéré, Pierre Sidos (le responsable de l’Œuvre française)
et Thibaut de Chassey (celui du Renouveau Français). On admire au
passage lors de la réunion dans
la vidéo les ouvrages sur Pétain et la chanson chantée complètement faux,
ou ici leurs croix celtiques et leurs t-shirts Lonsdale). Pitoyable folklore !
Le suicide médiatique au Québec

En
novembre 2007, Dieudonné se retrouve à nouveau au Canada, sur TV5, lors
d’un dîner où des invités devisent avec des présentateurs, dont Luck
Mervil, un
indépendantiste activiste humanitaire, avec
le chef cuisinier Carl Bourgon (dans l’émission Le 3950 de Renaud-Bray,
une chaîne de libraires). Un autre concept signé Ardisson. On y
trouvait Richard Martineau (déjà décrit ici), Sylvie Durocher, sa propre
femme, journaliste, Cathy Gauthier, humoriste, et François Bugingo,
journaliste et vice-président international de
Reporters sans frontières.
Il était tout de suite questionné sur la rencontre avec Jean-Marie
LePen, où il se retrouvait vite cerné de collusion avec un
négationniste
« vous vous êtes foutu dans la merde » lui lance d’emblée
Martineau. Ajoutant
« maintenant que vous êtes brûlé en France, allez-vous vous établir ici ? « Ce à quoi il répond « je soutiens un autre candidat » - venu soutenir Ségolène Royal, il avait été
copieusement hué à Charléty - (*)
car on l’a oublié, mais celui qui était allé serrer la main de LeLepen
était allé soutenir Royal, ou plutôt avait tenté de le faire ! La preuve
de son inconséquence totale en politique ! Ou de son irrépressible
opportunisme ! C’est alors le journaliste Bugingo qui lui pose une
longue question qui va le destabiliser :
« vous êtes un homme de
scène, vous avez fait toute votre carrière sur scène et vous comprenez
le poids de l’image, le poids de chaque geste dans un scénario, même au
délà des mots, juste une photo vous savez ce que ça vaut alors être aux
côtés ce jour-là aux côté de JMLP vous savez que symboliquement en
termes d’image et en terme de scénographie, cela apportait une charge
émotionnelle et politque et médiatique énorme »… ce à quoi il répondra que
»je
trouve que ce que vous dites est banal, vulgaire, c’est de la pensée
unique, c’est commun, il n’y aucun risque à dire ce que vous dites….
vous allez plaire au plus grand nombre, j’entends déjà Michel Drucker…. Dieudonné
fait ce soir-là dans le mépris le plus complet, utilisant sans s’en
rendre compte un extrait du vocabulaire typique de LePen, et citant
comme référence contraire… Michel Drucker, comme par hasard présentateur
de télévision… juif (son obsession !). Non, ce jour-là, les canadiens
venaient (enfin) de constater qui il était véritablement. Dieudonné
affirmant piur se justifier que »
JMLP, pour moi, était dans mon
univers politque à l’opposé de ce que je suis. Donc la moindre des
choses pour moi, dans dans ma construction personnelle, encore une fois,
au moment où je me retire de la politique, c’est de faire ce pas en
avant et d’aller vers lui ».. plus loin, il affirme devant les autres qu’ils sont bien trop
»plein de certitudes ». Ce jour-là, Dieudonné en parlant de «
construction personnelle »
avouait un grave problème psychologique chez lui, venu de sa double
origine, qu’il vit visiblement fort mal ! Rattrapé par ldes questions
sur la Shoah ou l’Iran ; oû il venait de dire vouloir se rendre, il
revient sur LePen et l’immigration et inflige alors un «
médiocre » méprisant à ses interlocuteurs, repartant on ne sait comment sur le «
génocide pygmée« .
Toujours cette propension à minimiser la Shoah et à la comparer à autre
chose de dimension variable ! C’est un Dieudonné qui s’énerve depuis en
plus, face à ses interlocuteurs, que vont voir les téléspectateurs,
confronté au « détail » de LePen sur lequel buttent les invités. Il se
retrouve vite coincé avec une question simple, sur celle d’aller en
journaliste interviewer ou non Hitler, ce à quoi il répond sans hésiter
« oui »… Richard Martineau ayant répondu juste avant « jamais ». Ce soir
là, le système Dieudonné, consistant à ne pas répondre et à balancer un
autre sujet, et à être dédaigneux, en avait pris un sacré coup ! Au
final il avait bien été… coincé, obligé de répondre en ayant méprisé à
pluseurs reprises ses interlocuteurs. Anecdotiquement, on peut noter que
Mervil avait joué un personnage appelé… Dieudonné, dans »
C’est pas moi, c’est l’autre« , d’Alain Zaloum, sorti en 2004. Durocher,
le lendemain face aux critiques auxquelles elle devait faire face sur
le net, harcelée par les fans de Dieudonné (ils savent être extémement
virulents !), qui continuent aujourd’hui à présenter ce repas comme une
grande victoire Dieudonnesque, écrivait :
« j’affirme bien au
contraire que nous nous sommes tenus debout devant un être odieux qui
copine avec Le Pen, qui prendrait une tasse de café avec Hitler « pour
faire jasette » et qui glorifie l’Iran et Cuba (deux grandes
démocraties, comme chacun le sait).«
Ce soir-là,
l’artiste avait révélé un côté désagréable de sa personne. Celui d’un
dédaigneux sans argument véritable comme explication de son
rapprochement avec un personnage douteux de la vie politique française,
un négationiste avéré. Les canadiens réunis autour de la table ne
savaient oas qu´ils pourrait faire pire encore… avec son baiser de
l’araignée à Jean-Marie, le vieux crocodile du négationnisme rampant.
Le spectacle de la honte

Le
FN un marigot où les vieux crocodiles du négationnisme baignent depuis
longtemps. Ce que Dieudonné va démontrer avec éclat le 27 décembre 2008
avec une mise en scène abjecte lors de la dernière représentation du
spectacle
« J’ai fait le con » (aujourd’hui interdit de
diffusion, donc, mais vendu quand méme à distance par Dieudonné, ce qui
est une grave infraction juridique). Celle de son régisseur, Gilbert
Sigaux, déguisé en déporté portant l’étoile jaune, montant sur scène
pour remettre à Robert Faurisson «
le prix de l’infréquentabilité »
inventé pour l’occasion par Dieudonné, devant un public acquis, parmi
lequel figurait en bonne place JM LePen et madame (la célèbre
protectrice des pygmées).
Libération nous apprendra que dans la salle il y avait aussi Kémi Séba…
« leader
du groupuscule noir racialiste, la Tribu Ka », « Il y a aussi Philippe
Olivier, l’époux de Marie-Caroline Le Pen, passé dans les rangs
mégretistes lors de la scission de 1998″, et
« le présentateur de télévision Julien Lepers« . Celui-ci devra faire plus tard une mise au point :
« que les choses soient claires :
je ne cautionne pas les provocations de Dieudonné même si, par
ailleurs, c’est un humoriste talentueux dont certains sketchs m’ont fait
mourir de rire. Quand il a commencé ses conneries avec Faurisson, je me
suis levé pour partir ».
Réactions : même au FN, on condamne
On apprendra dans le même article qu’aussi qu’au FN… on avait vite compris que ce soir-là on avait dépassé les bornes :
« le
lendemain, à l’annonce de la nouvelle, Marine Le Pen, vice-présidente
du FN et benjamine des trois filles du leader d’extrême droite, envoie
un SMS énervé à ses collaborateurs parisiens. « Cette mise en scène est
affligeante. Ces types sont dingues !!!! »écrit-elle. Après s’être dit
« étonné » et « choqué », Le Pen se ravise pour convenir que
« Dieudonné avait un peu exagéré ». Il n’empêche : ce soir-là
Dieudonné était arrivé au comble de l’horreur médiatique. Le tollé qu’il
déclenchera dans les semaines suivantes sera équivalent au séisme qu
‘il venait de proviquer. Stéphane Hessel aura le mot juste à son égard
et envers ses spectateurs, qu’il avait trompé : »o
n
connaît Dieudonné, c’est un hurluberlu que personne ne peut respecter,
et cela n’est pas pour moi le plus grave. Le pire, ce sont ses cinq
mille ovationneurs. J’ai 92 ans, et il m’est insupportable de voir que
l’horreur de l’extermination des juifs par les nazis puisse aujourd’hui
fournir un prétexte à faire rire. Les médias ont d’ailleurs
considérablement réagi contre ce qui s’est passé au Zénith. Il va
maintenant y avoir une poursuite judiciaire, donc on ne peut pas dire
que l’affaire ait été passée sous silence. Cela dit, cette poursuite
conduira à une nouvelle sanction dont Dieudonné se fiche visiblement. Ce
sont les cinq mille spectateurs qui la mériteraient, car ils ont bafoué
les droits de l’homme tels que les ont violés les nazis ». Hessel n’oubliant pas la confusion qu’avait encore une fois entrenue Dieudonné :
»mettre
en parallèle ce qui s’est passé au Zénith et ce qui se passe à Gaza,
cette prison à ciel ouvert, est une double indication : celle qui nous
oblige à rester vigilants sur ce qui est de l’antisémitisme, mais aussi
celle qui nous impose de rester combatifs sur la violence sioniste et
israélienne tout à fait inacceptable en terme de droit international ». Moins inspiré, ce jour-là, Hessel, pour la conclusion, car retombant dans l’amalgame dont se repaîssait justement Dieudonné !
Les dommages collatéraux
Une vision que Dieudonné en tout cas, est incapable de proposer. Il
va en payer le prix fort : le lendemain même, des salles prévues se
décommandent. Ainsi pour Besançon, Belfort et en Haute-Saône. Leur
producteur, outré, à tout annulé :
« En voyant Faurisson se faire remettre un prix par une personne déguisée en déporté juif, je me suis dit : «
ou
tu cautionnes, ou tu as une conscience et tu annules les spectacles », –
ce que j’ai fait », a indiqué mardi à l’AFP Hamid Asseila, responsable
de la société bisontine Nouvelle Génération Production, en charge de
l’organisation des spectacles. »J’ai eu mal au coeur pour le peuple
juif qui a beaucoup souffert. On ne peut pas s’asseoir sur 2 millions de
morts », a-t-il ajouté (à noter qu’il faisait alors du révisionnisme !)
,
précisant qu’il avait visionné de « longs extraits du spectacle au
Zénith ». Pour Yves-Michel Dahoui, adjoint à la culture de Besançon,
« les organisateurs ont pris leurs responsabilités. Ce n’était pas aux
politiques de censurer, et c’est à chaque citoyen de se rendre compte
des dérives nettement condamnables de Dieudonné ». En leur âme et
conscience, beaucoup vont juger en effet qu’il est allé beaucoup trop
loin. Quitte à y perdre de l’argent. Pour Dieudonné ce sont d’autres
ennuis qui s’annoncent mais pour les organisateurs aussi :
« Près de
500 places étaient déjà vendues pour le spectacle prévu le 4 février à
Besançon, 300 pour celui programmé le 5 février à Belfort, et entre 150
et 200 pour le 28 mars à Port-sur-Saône, a indiqué Hamid Asseila qui
estime ses pertes à près de 20.000 euros, dont 5.000 euros déjà
déboursés en communication. »J’avais signé trois contrats avec la boîte
de production de Dieudonné qui peut désormais me demander des dommages
et intérêts », redoute-t-il. Et de ça, il ne va pas s’en priver,
hélas ! Dieudonné ayant découvert une nouvelle façon de gagner de
l’argent, sans avoir à se déplacer ni à jouer sur scène !
Que faire face à Dieudonné ?
Au gouvernement, face aux plaintes déposées, notamment des anciens
combattants et prisonniers de guerre meurtris, on se demandait comment
l’empêcher de se présenter aux élections de l’année suivante, les
élections européennes, pour lesquelles il avait déja promis de se
présenter. Contrairement à ce qu’il était allé annoncer quelques
semaines plus tôt au Québec. Après son échec cuisant aux présidentielles
l’humoriste n’avait en effet en rien abandonné la politique. Un avocat
tenace, maître Thierry Lévy (qui avait assisté avec Badinter aux
derniers i
nstants de Claude Buffet),
l’avait bien cerné chez lui, cette tendance, le soir du 8 mars 2010 où
il était venu présenter le livre de Bruno Gaccio, des marionnettes des
Guignols qui ne semblait pas a
voir alors compris complètement sa dangerosité (le site de Soral le poursuivra pour ça d’une haine tenace
en le présentant de façon odieuse). Gaccio
croyait encore à la liberté d’expression avec un bateleur menteur.
Grave erreur de sa part. Arielle Schwab, présidente de l’UEJF s
e permettra dans Rue 89 de l’interpelleravec des mots justes, après le skectch immonde du Zénith :
« aujourd’hui,
tout est plus clair pour ceux qui ne voyaient pas ou ne voulaient pas
voir les motivations de l’artiste. Aujourd’hui, Dieudonné tombe le
masque et ne cache plus son antisémitisme derrière une rhétorique
antisioniste. Non, Dieudonné n’est pas « l’homme de paix » qu’il a voulu
présenter auprès de vous dans ses passages pour la promotion du livre. A
chacune de ses sorties, Dieudonné incite à la haine entre les
communautés. A chacun de ses coups d’éclats, Dieudonné pourfend le
vivre-ensemble. Qu’on se le dise, puisqu’il l’assume, Dieudonné appelle à
s’en prendre aux juifs. Vous doutiez hier encore que Dieudonné fût antisémite. Monsieur Gaccio, avez-vous aujourd’hui votre réponse ?«

L’avocat
lucide affirmait lui que les spectacles de Dieudonné n’étaient que des
prétextes à des idées politiques. Il avait compris ce qu’était le
personnage et la difficulté pour une démocratie à le contrer, tant il
utilisait la manipulation et les artifices pour arriver à ses fins,
grâce à un public conquis par ses pitreries de comédien. Un
manipulateur, voilà bien ce qu’ il était. De l’art de tromper les gens,
comme les négationistes trompent ceux qui n’ont aucune connaissance
historique. Celui de Dieudonné était depuis cette sinistre soirée
clairement défini : il ne s’agissait plus que de soutenir l’extrême
droite négationniste en présentant son principal représentant comme un
homme honnête, ce qu’il n’a jamais été de sa vie, qu’il a passée à
falsifier dans le seul but de glorifier le nazisme. Il n’a en effet
jamais été historien : ses seuls titres universitaires sont ceux sur la
littérature comparée !
L’année suivante verra l’artiste aux représentations annulées les
unes après les autres, en raison de son positionnement odieux, aller à
la pêche aux subsides, car privé de revenus de spectacles à l’extérieur
de sa fameuse salle . Pour assouvir son besoin irrépressible de
présenter la Shoah comme un événement sans importance, Dieudonné était
désormais prêt à s’associer avec le diable. Financièrement exsangue,
c’est ce qu’il fera en effet.
(*) A Charléty, après avoir été
copieusement sifflé à l’entrée et refoulé par
des partisans de Ségolène Royal hostiles à sa présence, il se
débrouillera pour y entrer quand même, bien encadré par Joss, son
responsable de sbires, dont pas mal au crâne bien rasé,
ressemblant fort à ceux du DPS. On
le verra sur place, au milieu de la foule, béret bien enfoncé sur la
tête, au mileu de la foule de supporters… ce faisant beaucoup plus
discret qu’il n’avait pu l’espérer au départ, les gens de gauche ayant
déjà cessé de croire en lui comme représentant. C’est évidemment
l’ineffable Jules qui vendra la mèche, en écrivant boîte de cirage à la
main que
« comme d’habitude et, comme un poisson dans l’eau,
Dieudonné échange avec des admirateurs. D’ailleurs, il a décidé de
donner son suffrage à Ségolène Royal dimanche. Acte qui prouve son sens
du devoir, des responsabilités et, son amour de la France. » Jules a décidément toujours eu un style proche des écrivaillons chantant les louanges des leaders nord-coréens…
genre brosse à reluire.
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