mardi 17 décembre 2013

La descente aux enfers de Dieudonné (6/17)


ATTENTION tous les articles de ce Blog ont été écrits par « Momo » du blog québécois « centpapier». Ils ne sont reproduits ici que du fait des problèmes techniques d’accès


Quelques excuses tout d’abord pour le retard de parution : les 17 articles sont prêts depuis longtemps, mais l’inaccessibilité du site de Cent Papiers ces dernières semaines m’ont obligé à interrompre cette parution ici-même. Merci à Elyan pour ses efforts, son amabilité et sa constance. Cinq épisodes sont déjà parus, voici donc les suivants en commençant par ce 6eme exemplaire. Les derniers événements concernant le personnage montre que dans son propre camp il est en difficulté, tant le hacking récent de son site ressemble fort à une vengeance de l’informaticien qu’il a licencié avec pertes et fracas (l’homme s’étant plaint depuis d’avoir été molesté). Reprenons donc le fil de cette longue enquête interrompue: le public commence déjà à se défier du personnage, dont un trait de caractère est apparu au fil du temps : l’homme est un revanchard, qui déteste être contesté parmi ses propres troupes. D’où la difficulté qu’il va éprouver à trouver des colistiers, tous vite lassés de ses frasques irresponsables. Ou de ses liens avec des personnes fort peu recommandables, parmi lesquelles pointent des islamistes qui ne semblent pas être des enfants de cœur. Ce qui va lui valoir d’être embarqué dans un incroyable imbroglio, dans lequel on va découvrir que les fameux islamistes en question avaient aussi des liens avec le service d’ordre de Jean-Marie Le Pen. Là encore ce que le grand public ignore, l’artiste travaillant à l’extérieur une toute autre image. Certains, inquiets de le voir s’en prendre aussi souvent aux juifs, vont lui tendre la main en lui proposant d’aller visiter ensemble Auschwitz. Une invitation qu’il acceptera pour mieux la refuser quelques jours après : le comique s’étant aperçu entre deux qu’il y perdrait trop, en image de marque. Pour la première fois, il s’était montré en difficulté : il s’en vengera plus tard, en commettant un film inepte sur la question.
La revanche sur Fogiel
Revanchard, Dieudonné organisait en octobre 2005 l’envahissement du studio de Marc-Olivier Fogiel, deux ans après les faits originaux. L’animateur évoquant chez lui un  »coup médiatique évident » et affirmant que derrière les propos de Dieudonné, c’était tout un peuple des banlieues qui suivait ses terrifiants propos, annonciateurs de prochains heurts  : « je n’en sais rien. Je crois qu’il a trouvé un os à ronger et qu’il ne le lâche plus. Simplement, il se trompe. On peut dire ce que l’on veut de moi, ne pas supporter mon image médiatique, mais je n’ai pas de leçons de morale à recevoir. Depuis quinze ans que je fais de la télévision, je crois avoir montré mes convictions contre l’intolérance, le racisme et les discriminations. Ce qui me paraît le plus inquiétant est que Dieudonné a un discours très construit, qui fait beaucoup de dégâts dans les cités et les banlieues. On ne peut pas monter une communauté contre une autre en affirmant que l’une souffre plus que l’autre. A travers cette polémique, il y a des enjeux de société bien plus importants qu’une guéguerre entre « people ». Fogiel, hélas, ne croyait pas si bien dire.

Dieudonné, le récupérateur
OLYMPUS DIGITAL CAMERALa récupération de son sketch raté de chez Fogiel, Dieudonné l’organisera lui-même en effet. En tablant sur le SMS infâme créé de toutes pièces pour l’embarrasser (et pour lequel Fogiel sera effectivement condamné), il parviendra à attirer en sa faveur des tas de gens qui le regretteront bien après. Le 8 octobre 2005, il met en place une « conférence de presse contre le racisme sur le service public »qui se tient au théâtre de la Main d’Or, ou il saute sur l’occasion que lui a donnée Fogiel « Quelles odeurs de Noirs ? Celles des enfants brûlant dans des immeubles insalubres en plein cœur de la capitale française ? Celles des cadavres d’africains assassinés aux portes de l’Europe ? ». Ou peut-être de ceux pourrissant dans les sables du désert, morts de faim ou de soif après avoir été reconduits aux frontières de l’Algérie ou du Maroc et abandonnés en plein Sahara ». Une grandiloquence qui semble séduire ce soir là sa colistière de Sarcelles, Jobbi Valente, qui demeure semble-t-il un peu plus tard plus dubitative, d’après les photos, ou Claudy Sfiar de RFI, venu supporter son ami Dieudonné, qui semble lui un peu plus enthousiaste. Le rappeur Booba est aussi présent. L’idée est de sortir Fogiel du PAF, comme le dit le compte-rendu : « Marc Olivier Fogiel peut essayer de focaliser le problème sur Dieudonné. Malheureusement pour lui l’attention du grand public a été attirée ce soir sur la décision de justice qui le condamne en première instance pour injure raciale. Au pays des droits de l’homme, gageons que cette information ne laissera pas de marbre les téléspectateurs… Qui paient tous une redevance… Allons nous choisir de financer la négrophobie, en direct, en prime-time ? ». OLYMPUS DIGITAL CAMERARendez-vous est pris pour le 15 octobre suivant « afin de suivre les avancées de cette action «  peut-on lire. Il semble que le mouvement s’éteindra de lui-même, les participants ayant peut-être relu le fond de l’intervention de Dieudonné, qui sait… Booba, surtout, je pense, qui découvrira en février 2013 que celui qu’il avait tant défendu était cul et chemise avec Alain Soral qui éditait à ce moment là « L’effroyable imposture du rap », le pamphlet grossier de Mathias Cardet, supporter du PSG et ancien amateur de rap « repenti »… un ouvrage dont la couverture était signé Zeon, le dessinateur aux relents antisémites flagrants. Le lancement de l’ouvrage se faisant… à la Main d’Or, bien sûr… !!! Booba, qui sera ici flingué dans les grandes largeurs en juillet 2013.  Cardet étant ancien membre des « Black Dragon », un Gang parisien des années 80 qui se battait contre Ayoub et ses skinheads !
La banlieue qui brûle.
meutes_2005-427ceFogiel ne croyait pas si bien dire : en 2005, les banlieues françaises explosaient, forçant le gouvernement de Villepin à déclarer le couvre-feu sur tout le territoire, chose jamais faite… depuis la guerre d’Algérie. L’état d’urgence est déclaré le 8 novembre 2005, on constatera plus de 10 000 véhicules incendiés dans le pays. Tout avait démarré avec la mort de deux jeunes, Bouna Traoré (15 ans) et Zyed Benna (17 ans) poursuivis par la police le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois et retrouvés morts électrocutés dans un transformateur électrique. La gestion des émeutes révélera surtout la haine que se vouent deux hommes politiques, à savoir Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur pour qui les émeutes étaient un complot organisé par des islamistes, alors que ses policiers des renseignements généraux lui avaient précisé qu’elles étaient spontanées, et Dominique Villepin, son premier ministre qui prendra à chaque fois la décision contraire à celle préconisée par son ministre de l’intérieur. Leur indécision mutuelle laissant aux émeutes le temps de se développer dans tout le pays. Sur les sites américains du Tea-Party, celui que fréquente alors Breivik, on traçait alors des cartes météo de la France où les banlieues sont marquées par des incendies… pour eux, la France brûlait sous les attaques de hordes islamistes !
Les chefs d’orchestre de l’ombre
Or ces émeutes, si elles n’avaient pas été « programmées », avaient vu apparaître de drôles de sbires. L’un d’entre eux notamment. Retrouvé en 2009 par Libération pour nous expliquer le « côté obscur » de Dieudonné : « nouvelle étape lors des européennes de 2004. Dieudonné se présente sur les listes Euro-Palestine avant d’en être écarté – déjà – à cause de ses fréquentations douteuses. Dans cette mouvance, il retrouve Alain Soral, essayiste romancier ancien du PCF et aventurier politique. Et Nouari Khiari, connu sous le pseudonyme d’« Abdelnour » dans les milieux islamistes radicaux et pour ses violentes diatribes contre l’Etat d’Israël. Homme d’affaires, entrepreneur, Nouari Khiari est également un proche de Farid Smahi, ex-conseiller régional FN d’Ile-de-France. Les deux hommes seront à l’origine du déplacement très médiatisé de Le Pen sur la dalle d’Argenteuil (Val-d’Oise) en avril 2007, là même ou Sarkozy avait lancé son fameux Kärcher. Nouari Khiari interceptait alors les passants pour leur proposer d’aller discuter avec Le Pen. En avril 2005, Khiari avait été interpellé et poursuivi pour« banqueroute par détournements d’actifs, défaut de comptabilité, abus de biens sociaux et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». » Khiari demandera plus tard à Libération un droit de réponse pour dire qu’il n’était intervenu en rien pour la venue de JMLP à Argenteuil. Dieudonné fréquentait déjà de bien étranges personnages en tout cas ! Des islamistes pro-LePen, ça ne court pas les rues en effet ! Des islamistes que le juge Courroye, à la suite d’une enquête du juge Bruguière, avait trouvé dangereux et inculpés pour une rocambolesque histoire de… drone.. Interpellés le 18 avril dans les Hauts-de-Seine, Nouari Khiari, Zoubeir Harbaoui et Farez Messaoudi avaient en effet été accusés d’avoir détournés près de 3 millions d’euros que l’on supposait pourvoir avoir servi au terriorisme islamique. Les deux derniers étant des activistes récidivistes : « épaulé par son lieutenant Messaoudi, Zoubeir Harbaoui a un profil de « businessman »mâtina d’engagement islamiste : il dirige une dizaine de sociétés enregistrées en France, en Belgique, au Luxembourg et au Royaume-Uni. Il avait été interpellé le 26 mai 1998 dans le cadre du démantèlement d’un réseau de soutien au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien. L’homme avait expliqué que les 250 000 francs en espèces découverts à son domicile constituaient ses économies. Il avait été remis en liberté sans qu’aucune charge soit retenue contre lui ». Selon le site Réflexes, Khiari ; responsable aussi d’un groupe de gros bras, aurait prêté main forte à Dieudonné pour sécuriser l’entrée de son spectacle, alors menacé par des extrémistes du bord opposé :« Nouari Khiari, lors d’un rassemblement en novembre 2004 contre un gala de soutien à l’armée israélienne, s’est fendu d’un petit discours antisioniste musclé conclu par un vibrant appel à soutenir Dieudonné. Lors du spectacle « Mes excuses » au Zénith à Paris en décembre 2004, il assurait le service d’ordre aux côtés de Joss, le garde du corps du comique, avec un fort groupe de jeunes des quartiers qu’il avait mobilisé pour l’occasion ». 
Une incroyable affaire
Or cette fois, les explications avaient été fort différentes et touchait à nouveau à de possibles détournements : « associés en affaires, Khiari et Harbaoui se seraient livrés ces dernières années à un bien étrange commerce. Selon l’accusation, ils montent une véritable escroquerie au crédit-bail. Des prêts, pour un total de 3,6 millions d’euros, sont ainsi sollicités pour l’achat de matériel informatique de pointe. Une petite partie de ces appareils est livrée et un total de 3 millions d’euros empochés par les deux hommes. Selon les enquêteurs, cette somme aurait en partie servi à assurer le train de vie des intéressés. Ils roulaient certes en grosse berline allemande, mais ne vivaient pas pour autant comme des nababs. Interrogés sur l’utilisation des fonds restants, Zoubeir Harbaoui et Farez Messaoudi donnent une explication inédite. Ils mettaient au point un projet de… drone, ces avions sans pilote utilisés pour des missions de surveillance ou d’attaque. A les en croire, leurs engins auraient pu emporter une charge utile de 300 kilos. Et les « inventeurs » comptaient en vendre à des pays du Golfe. Sans expliquer pourquoi les dits Etats s’approvisionneraient auprès d’amateurs plutôt qu’avoir recours à leurs fournisseurs habituels d’armement. Avant leur interpellation, les apprentis marchands d’armes avaient acquis des logiciels de pointe et embauché plusieurs techniciens ». Or en dehors des états connus comme utlisant des drones, le seul à en avoir testé un, à ce moment-là était le Hezbollah libanais ! Les amis de Dieudonné étaient bien des agitateurs, en dehors de cette incroyable histoire de détournements de fonds : en 2003, Nouari avait avait déjà fait l’objet d’une surveillance policière pour être derrière l’agitation de rues sur le port du voile islamique. C’était en effet l’un des organisateurs virulents du défilés parisien du 21 décembre 2003 et de celui du 17 janvier 2004, organisés tous deux par le Parti des musulmans de France (PMF) de Mohamed Latrèche (dont on a déjà étudié le cas), des défilés où avaient été scandés des slogans violemment anti-juifs. Sur le net, l’agitateur était aussi le membres très actif du « Collectif contre l’islamophobie en France« , dont le but était la dénonciation des difficultés rencontrées par les femmes voilées. Mais c’était autre chose qui avait inquiété les policiers : « au-delà de cet engagement politique, tout à fait légal, un détail attirait l’attention des policiers : l’activiste était aussi un créateur d’entreprises. Ses sociétés, spécialisées dans l’import-export et l’informatique, avaient toutefois la particularité de fermer aussi vite qu’elles étaient créées. Aux yeux des RG, leur activité était susceptible de dissimuler diverses irrégularités ». Un activiste approché visiblement par l’extrême droite, comme le notera Dominique Vital dans le « mal être arabe«  :  »l’une des figures de la mouvance nationaliste révolutionnaire, Christian Bouchet (ancien dirigeant d’Unité radicale) ouvre ainsi son site internet (voxNR) au président du parti des musulmans de France (PMF), Mohamed Latrèche. Des solidarités se tissent, conclut le journaliste : « Lors de la manifestation organisée par le PMF contre la loi sur le voile, le 17 janvier 2004, un proche de Farid Smahi, Nouari Khiari, se tenait aux côtés de Mohamed Latrèche. » Il se trouvait également au siège du FN à Saint-Cloud, le 21 avril 2002 !!! «  Un partisan du voile au siège du FN, déjà en 2002 !!! Smahi, restera conseiller régional FN d’Île-de-France de 1998 à 2004 : il quittera le parti avec fracas en 2011, en criant à Marine le Pen avant d’être expulsé par de gros bras « j’en ai marre d’être le bougnoule de service »... juste avant il l’avait taxée de « racialiste », la fameuse thèse de Gobineau... et clamé que qu’elle était « payée par l’Etat d’Israël« …. en ignorant peut-être, je le suppose, que le compagnon de la fille de Jean-Marie, Louis Aliot, avait une ascendance juive  !
Le fin mot de l’histoire : deux membres du DPS
DPS2-b01dfLe plus étonnant encore étant de découvrir qui étaient véritablement nos deux soupçonnés : en fait deux personnes liées au service d’ordre de JMLP nous explique Réflexes ! « On a également beaucoup vu agir et parler Nouari Khiari, alias Abdelnour, alias Lerappel, un copain de Farid Smahi, conseiller régional FN d’Ile-de-France et qu’il a accompagné au FN jusqu’après 2002 (il a dansé de joie au « Paquebot » à Saint-Cloud le soir du 1er tour favorable à Le Pen) Ils étaient ensemble dans l‘association d’extrême droite « arabisme et francité ». Lors de la manifestation du 20 décembre 2003, c’est lui qui était chargé du service d’ordre, recruté dans les banlieues où la deuxième intifada a servi de base de politisation pour toute une génération, et en profitait pour tenir des discours très radicaux. Cet intérêt pour le recrutement dans les banlieues ne date pas d’hier : alors qu’il était avec Farid Smahi, c’est à dire proche du FN, il entraînait déjà de jeunes idéalistes en les faisant courir au Parc des Buttes Chaumont, tout en leur promettant l’Afghanistan ou l’Irak. A priori, personne de ce milieu n’a réussi à faire le voyage. On se souviendra que lors de l’enquête sur la DPS, le SO du FN, l’une de leur mission était de créer une stratégie de la tension au coeur des banlieues. Khiari visait-il les mêmes objectifs ? Fin novembre 2004, c’est encore lui qui anime l’un des SO du rassemblement contre le gala de soutien à Tsahal, ou les organisations pro-palestiniennes se déchiraient déjà sur les limites antisémitisme/antisionisme. » Bref on nageait en plein monde d’agitateurs ! On les retrouvera, ou plus exactement Khiari seul, comme garde du corps de Marine LePen… lors du rendez-vous aux Etats-Unis avec l’ambassadeur d’Israël Ron Prosor, qui avait tant fait jaser. En septembre 2012, on s’inquiétait au FN pour la disparition annoncée du DPS : selon certains, le FN de la fille se tournerait vers des « boîtes de sécurité« , dont certaines où ont été intégrés depuis longtemps des anciens du GUD ou d’Ordre Nouveau (les amis de Chatillon),Thierry Légier gardant son poste de garde du corps personnel (il y avait remplacé jadis « le bourreau de Béthune », un catcheur nordiste).
LePen et la constestation des crimes contre l’humanité
Côté révisionnisme, en 2005 ça ne chôme pas. Le journal Rivarol, le le 7 janvier 2005, fait paraître une interview de Jean-Marie LePen qui dit : « En France, du moins, l’occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine, même s’il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550 000 kilomètres carrés […]. Il y a donc une insupportable chape de plomb qui pèse depuis des décennies sur tous ces sujets et qui, comme vous le dites, va en effet être réactivée cette année […]. Mais le plus insupportable à mes yeux, c’est l’injustice de la justice […]. images-21Ce n’est pas seulement de l’Union européenne et du mondialisme que nous devons délivrer notre pays, c’est aussi des mensonges sur son histoire, mensonges protégés par des mesures d’exception. D’où notre volonté constante d’abroger toutes les lois liberticides, Pleven, Gayssot, Lellouche, Perben II. Car un pays et un peuple ne peuvent rester ou devenir libres s’ils n’ont pas le droit à la vérité dans tous les domaines. Et cela quoi qu’il en coûte. » Le journal ne sera définitivement condamné que huit années après, le 19 juin 2013, les personnes visées par la plainte ayant usé jusqu’à la corde les recours, les renvois et le dernier pourvoi en cassation déposé le 16 février 2012. Le Pen est aussi, il faut le rappeler, un procédurier de l’extrême ! Près de 8 ans et demi après les faits, Camille Galic, alors directrice de la publication de Rivarol était condamnée à 5 000 euros d’amende pour contestation de crimes contre l’humanité, son successeur Jérôme Bourbon, à 2 000 euros pour complicité de contestation (au total, frais compris, cela revient à 30 000 euros pour Rivarol)…. et Jean-Marie LePen à trois mois avec sursis et 10 000 euros d’amende pour complicité de contestation de crimes contre l’humanité. A noter alors le couplet contre la Loi Gayssot, qui embarrasse tant le frontiste… et les négationnistes. Tel LePen, venu écrire que « nous devons délivrer notre pays, c’est aussi des mensonges sur son histoire, mensonges protégés par des mesures d’exception ». Dans son blog, l’ex-LePeniste Thomas Joly, du « Parti de France » (le parti de Carl Lang, rival de Marine Le Pen dont fait partie l’ex imprimeur du FN, Fernand Le Rachinel), évoquera le sujet en ornant son article d’un sac rempli de dollars marqué en travers « Shoah »…. On ne se refait jamais, à l’extrême droite !
La main tendue du rabbin
Mimages-20ais à la fin de l’année 2004, un autre événement va davantage montrer ce goût de Dieudonné pour les récupérations tout azimuts. C’est une bien étrange affaire encore, qui a cette fois pour initiative celle d »un rabbin, Haïm Korsia, conseiller du grand rabbin de France Joseph Sitruk, qui avait alors contacté Dieudonné pour lui offrir de se rendre à à Auschwitz le 24 octobre 2004, en compagnie de 120 participants.  »C’est un pèlerinage que j’organise depuis trois ans avec des militaires et des civils, je ne l’organise pas exprès pour lui », a insisté le rabbin, également aumônier de l’aéroport de Roissy et de l’armée de l’air ».  Histoire de couper court à l’antisémitisme du saltimbanque, ou de vouloir démontrer qu’au fond il ne le serait pas tant que ça, où qu’il reconnaisse au moins l’existence des camps dans leur ensemble (il ne les nie pas, mais il les minimise). Piège ou pas piège, on ne saura jamais le fin mot de l’histoire, car ça se terminera en quenouille (et non en « quenelle »). Car au départ, « ce n’est ni un coup de pub, ni une repentance », a dit Dieudonné cité par son agent, soulignant qu’il agissait de manière « privée » et ne souhaitait pas s’exprimer davantage pour le moment. L’artiste a de son côté souhaité emmener le rabbin Korsia à Gorée, petite île au large de Dakar, au Sénégal, d’où sont partis pendant trois siècles des esclaves en direction des Amériques. » Dieudonné avaot donc bien donné officiellement son accord pour le voyage !  »Je l’aiderai » pour son projet de film évoquant la traite des Noirs, a dit le rabbin, soulignant que « notre société est le résultat de toutes les histoires » (Gorée, l’île où il n’y a pas eu de traite des noirs selon Faurisson, rappelons-le !). La démarche du rabbin, à bien l’examiner semblait en effet sincère et représentait une très étonnante main tendue  :  »Mon truc, c’était de lui dire : on a besoin de vous », a expliqué le rabbin à l’AFP. « Il est l’un des rares à pouvoir parler à ces jeunes désocialisés qui insultent des juifs. Bien malgré lui, il est devenu l’icône de ceux qui veulent s’opposer aux juifs ». Selon lui, Dieudonné « a dit des choses qui ont blessé profondément la communauté juive, la blessure est là, même si la justice a dit que ce n’était pas de l’antisémitisme ». Le hic, c’est qu’avec Dieudonné, rien ne se passe jamais comme prévu. Il se sentira vite piégé, et après quelques coups de fil… choisira une autre solution, bien moins embarrassante pour son image : oui, il se rendra à Auschwitz, mais… seul. Et en profitera, comme on le verra bientôt, pour filmer sa visite et en faire un documentaire… immonde.
Dieudonné a eu un prédécesseur qui s’appelait comme lui (mais il l’ignore)
oltramare-bdda4Puisque l’artiste semble avoir des difficultés avec l’Histoire, il convient de lui rappeler une très étrange coïncidence. De son nom Dieudonné M’Bala M’Bala, celui qu’il a mis sur ses fiches électorles, le prénom a existé sous forme de nom de scène, déjà, celui d’un ancêtre sur les planches, au parcours qu’il convient de rappeler. Découvert part un internaute curieux et plein d’hmour, Rimbus, cet homologue est disons… particulier, et il convient je pense de lui rappeler. Mais laissons Rimbus nous l’expliquer le personnage : « né à Genève en 1896, Georges Oltramare a créé en Suisse un mouvement politique calqué sur le nazisme et le fascisme italien, l’Union Nationale (1932). En 1922 il devient rédacteur du Journal Officiel. Mais, ayant publié sous le manteau un très vif pamphlet contre la Société des Nations, il perd sa place. Le journal La Suisse le licencie en raison de la virulence de ses articles antisémites. En réaction, il lance en 1923 son propre journal satirique, Le Pilori, qui atteindra les 20 000 exemplaires et dans lequel il s’en prend aux juifs, aux politiciens et aux « affairistes ». Un tremplin pour lancer son parti fasciste (soutenu par Mussolini). Ce charmant personnage est aussi un homme de scène. Il fait partie de la première troupe de théâtre de Georges Pitoëff installé à Genève en 1915. Il apparait en 1929 sous le nom de scène d’André Soral dans trois films dont deux d’un proche, le réalisateur Jean Choux, qui réalisera sous l’occupation des films d’inspiration vichyste. En juin 1940, Oltramare accompagne Otto Abetz à Paris, est rémunéré par l’Ambassade d’Allemagne, et fait des causeries à Radio-Paris, particulièrement sur des thémes antisémites, sous le pseudonyme de Dieudonné. Après la Libération, il regagne la Suisse où il est arrêté le 21 avril 1945. Condamné à mort en France il s’exile en Egypte en sortant des geôles hélvétiques, en 1952. Il meurt en 1960. » Soral, Dieudonné, avouez qu’il y a de quoi en sourire… avec ce double homonyme collaborateur antisémite, lui aussi.
Recyclage, à nouveau, et manipulation, encore une fois
L’actuel Dieudonné racontera bien après à sa façon ce fameux voyage, pour lui l’occasion de redorer son blason : “je suis allé à Auschwitz. J’ai constaté que c’était un camp de concentration, une prison à ciel ouvert avec de grands barbelées, des baraquements en bois”,dira-t-il huit ans après, en minimisant d’emblée les lieux. Et ajoutant aussitôt que “C’est-à-dire que moi j’y suis allé… je peux dire que… après c’est toujours le poids des mots. C’était la guerre”, fait-il savoir. “C’est sûr que ce qui s’est passé là était particulièrement insupportable mais ce n’était pas unique”, explique-t-il, assurant à cette occasion que ce n’était pas la première fois qu’une industrialisation de la mort soit organisée. “On prétend que c’était la première fois qu’il y avait une méthode systématique, organisée, industrielle. Non, ce n’était pas la première fois. Il y avait eu les Indiens, les Noirs d’Afrique, les aborigènes, et puis en Amérique, il y a eu des massacres”, explique-t-il. Toujours la même ritournelle d’un Dieudonné qui avait répandu pendant des années maintenant auprès des plus jeunes esprits le fiel de l’antisémitisme ! saloperie_dieudonnesque-0589fEn 2013, on osera mettre en ligne une photo immonde : celle d’un étudiant en train de faire son geste de reconnaissance, dérivé du salut nazi, juché sur les rails du chemin de fer conduisant à Auschwitz. Immonde. L’immonde a en effet déjà repris le dessus, et on est bien à nouveau devant un révisionnisme patent. La Shoah bientôt rendue à l’état de « détail » de l’histoire : cette pensée-là, on sait au moins à qui il l’a empruntée… car depuis quelque temps maintenant, Dieudonné fréquente assidûment le FN et la famille LePen…. il est déjà très loin, chez lui, le « marabout borgne » ! Le 28 mars 2005, Dieudonné déclarait sur les ondes de la station de radio Beur FM : « Dans le livre de classe de mes enfants, j’ai arraché les pages sur la Shoah. ». Quel genre d’individu peut imposer à ses propres enfants des vues radicales, et ne laisser aucune chance à leur libre arbitre, voilà bien le problème d’un Dieudonné devenu véritablement obsessionnel… Ses enfants, dont l’un des plus jeunes, allait bientôt sauter sur les genoux d’un vieux patriarche bien singulier…. puisqu’il porte un œil de verre…

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