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La descente aux enfers de Dieudonné (1/17)
17 novembre 2013 | 1 commentaire(s) | vu 16 310 fois
C’est une vidéo choc, et des images du même tonneau. Celle de
la rencontre plusqu’amicale entre l’humoriste qui ne fait plus rire
Dieudonné et le chef des anciens skinheads reconvertis en mouvement
fascisant, Troisième Voie, interdit cet été par décision
gouvernementale. Leur rencontre sidérante a pour thème le cas de Clément
Méric, dans laquelle Dieudonné laisse Ayoub étaler les pires propos à
l’égard du jeune militant antifasciste décédé. L’abject est de mise dans
la conversation, Serge Ayoub, se faisant tout miel (on est loin de ses éructations et postures mussoliniennes habituelles) allant reprocher à un moment à Méric de n’être qu’un « petit bourgeois de salon » alors que celui qui lui a asséné les deux coups de poing mortel serait « un ouvrier qui ne peut pas se battre », car « sinon le lendemain il perd son travail« …
les propos ne sont pas recevables, prononcés devant un Dieudonné qui
reste impassible à les écouter… et mieux acquièsce, en finissant par
dire que lui lui aussi, aujourd’hui, il est devenu d’extrême droite… « à cause du sionisme ». Entendez par là les juifs, chez lui, car le même Dieudonné a autrefois déclaré (en 2005), « je
ne prononce pas le mot juif. Après mes différents procès j’ai compris
qu’il pouvait y avoir interprétation sur ce mot alors que sur sioniste
il n’y a pas d’interprétation possible ». Voilà donc celui qui se
prétend humoriste expliquant aujourd’hui qu’il est devenu d’extrême
droite à cause des juifs… nous ne sommes plus très loin là du « détail »
de Jean-Marie LePen et de son antisémitisme flagrant (pour lequel il a
été condamné). Un retour sur la descente vers les idées de l’ex
compagnon de scène d’Elie Seimoun,
lui même un juif revendiqué, qui ne comprend toujours pas comment son
ancien collègue a pu ainsi sombrer dans ces vieilles litanies
antisémites (1), m’a donc paru nécessaire : ce sera long, car cela fait
plus de quinze ans que l’humoriste insuffle un vent mauvais sur les plus
jeunes esprits, en France et mème ailleurs, hélas. Il est temps de
s’attaquer sérieusement à ce dangereux bouffon.
1997: l’éjecteur de Stirbois, l’icône du FNLe point de départ de la dérive d’extrême droite de Dieudonné, se situe assez vite dans sa carrière peu après son discours de Dreux en 1997, où il s’opposait à Marie-France Stirbois. Dieudonné, qui se présentait comme toujours pendant sa campagne électorale devant les caméras comme simple « bouffon » s’était donné comme Paris d’être élu à la place de la veuve du leader du FN. Un pari présomptueux selon les observateurs ; c’était une des rares députées frontiste de l’époque à avoir siégé à l’Assemblée Nationale, de 1989 à 1993, après le décès de son mari le 5 novembre 1988 dans un accident de voiture. C’était l’ex numéro 2 du parti, comme l’avait été auparavant le sulfureux François Duprat. Tout le monde s’étonnait donc ce de parachutage surprenant d’un amuseur public face à une des sommités du FN (elle était membre du bureau politique du parti). Interrogé alors sur un plateau TV, il se situait lui-même alors « entre la gauche et la droite » et parlait consensuellement de souhaiter et vouloir réaliser un « dialogue » possible « entre les communautés« . Il jouait alors au grand rassembleur, en se réclamant de Coluche et en réfutant le mot humoriste, souhaitant « offrir un toit » aux plus démunis. Il s’apprêtait en effet alors à fonder les »Toits du coeur » à la place des « Restos du cœur » . Alors pusillanime, il disait également : « je comprends parfois les électeurs du Front national, parce que la situation sur place est insupportable pour chaque partie. » Une main tendue, donc. Mais pour aussitôt charger lourdement son leader dans un langage inhabituel en politique : il se disait en effet « de l’autre côté, en parfaite opposition avec ce parti de l’extrême et ce grand marabout borgne »... à savoir Jean-Marie Le Pen, présenté avec une bonne dose de mépris. Au FN, la pauvre Marie-France se fâchera plus tard avec Le Pen comme tous ses N°2 ou presque , avant de décéder d’un cancer (c’est une constante d’un parti où le chef n’admet aucune critique dans les rangs). « Ses dernières forces (sa maladie l’emportera en avril 2006) et peut-être ses illusions, elle les perd dans des luttes intestines dont son parti a le secret. En conflit ouvert avec Marine Le Pen, son habitude à faire référence à son défunt mari améne Jean-Marie Le Pen à rédiger le communiqué suivant: «Madame Stirbois est une multi récidiviste, elle exprime en permanence des opinions hostiles au Front National et à son président. Qu’elle ne nous fasse pas le coup de faire appel à Jean-Pierre Stirbois. Quand ce dernier est mort, elle était en instance de divorce». En matière de perfidie, on trouve toujours meilleur que soi » avait-t-on alors commenté, le FN étant coutumier des pires règlements de comptes internes (l’épisode Mégret l’ayant montré avec brio). Bref, à l’époque, on l’aurait classé… à gauche, le Dieudonné, en raison de son positionnement de campagne électorale, comme opposant frontal à Jean-Marie LePen. C’est d’ailleurs ainsi qu’il sera perçu politiquement au départ, en se rapprochant de la mouvance libertaire ou des écologistes, notamment. La carrière politique de Dieudonné démarre bien à gauche, donc, à la fin des années 90. Cela ne va durer très longtemps… comme le rappelle le livre « La galaxie Dieudonné« , pour en finir avec les impostures » de Michel Briganti, André Déchot et et Jean-Paul Gautier (à lire obligatoirement !).
Un artiste fort tenté par la politique
A Dreux, Il fera 8,43 % comme score, dans la ville ce qui est plutôt honorable (il est souvent crédité d’un peu moins même – 7,74%- dans l’arrondissement), finissant en 4 eme position, loin devant les quatre représentants suivants, plutôt d’extrême gauche, qui plafonneront à moins de 2,5% chacun. Au second tour, Stirbois sera balayée par Gérard Hamel (54,8 contre 41,2), ce qui permettra quand même à Dieudonné de clamer que c’était grâce à son premier tour réussi : le moyen pour lui de se faire courtiser par de petits partis ! L’année suivante, au même endroit, il tentera à nouveau de se faire élire aux élections régionales, cette fois, sous une liste « d’utopistes » (des amis qui fonderont l’association des « Ogres ») où il stagnera cette fois à moins de 5% (4,74%). Il tentera de récidiver dans la même ville quatre ans plus tard, allié alors aux écologistes : mais il se retirera à a la dernière minute, non sans avoir reçu la visite et le soutien appuyé de Daniel Cohn-Bendit (2), qu’il avait fait venir dans son fief de Saint-Lubin-de-la-Haye (en Eure-et-Loir, un département frontalier avec celui des Yvelines, à moins de 100 km de Paris), ce qui aujourd’hui ne manque pas de sel à entendre aujourd’hui la dérive de l’humoriste (c’est l’auteur de la phrase célèbre »nous sommes tous des juifs allemands » !) ! Le démon de la politique le titille, c’est sûr, bien calé à gauche : il déclare en 2000 »vous imaginez la tête du FN à Dreux battu par moi qui conduirai la liste de la gauche plurielle ? « Dès 2001, il a clamé partout vouloir se présenter à la présidentielle. Il maintiendra pendant seize long mois le suspense, annonçant qu’il avait bien en poche les 500 signatures nécessaires : le « bouffon » avait repris le dessus sur l’homme politique. Il mélangeait déjà en effet trop les genres, car depuis le clash avec Elie Seimoun, qui lui reprochait de s’être une peu trop servi dans la caisse du duo, sa carrière ne décollait pas vraiment et il pensait alors que sa nouvelle visibilité politise acquise comme « tombeur » de Stirbois pouvait l’aider aussi à remplir les salles de spectacle. C’est ce mélange des genres qui va dicter le reste de sa carrière, en la minant également. S’il y a un art que Dieudonné a vite maîtrisé, c’est bien celui de la récupération !
Des débuts dans… les photocopieuses
Le succès de Dieudonné est dû à son incroyable bagout, c’est évident. Ce gars-là vous vendrait des frigos à des inuits. En fait de frigos, avant de monter sur scène, il a surtout vendu des autos, des photocopieurs et des standards téléphoniques. Ce que confirme Libé le 29 avril 1999 : »Docteur Dieudo est un comique, habillé jeune, ouvert sur les problèmes d’intégration et de racisme. Pendant ce temps-là, mister Dieudonné claque la portière de sa Mercedes S500 et gère son entreprise, Bonnie Production, avec fermeté et professionnalisme. Lequel des deux l’emporte ? Sa petite enfance ne l’a pas vraiment formaté à devenir un winner revanchard. Né d’un père camerounais expert-comptable et d’une mère bretonne et sociologue, il a grandi entre Fontenay-aux-Roses et Verrières-le-Buisson, banlieue parisienne sans cité, ambiance gentiment bourgeoise de gauche: «Chez nous, on n’était pas trop gaulliste.» Ce qu’il aimait, c’est l’écriture; il deviendra commercial de choc. «Je me présentais à un entretien d’embauche pour bac + 2 sans aucun diplôme et je repartais avec le contrat en poche.» Le bagout sans doute, le fameux phrasé «pointu». Il vend de tout, des photocopieuses, des standards téléphoniques et des autos, «six mois dans chaque boîte, pas plus. Juste ce qu’il faut pour toucher les Assedic». Des pauses-chômage pour exercer son autre activité: l’écriture de sketches et les débuts au café-théâtre avec un copain rencontré en terminale: Elie Seimoun. Très vite, le duo se fait connaître, grâce à la télé. Les animateurs les repèrent: ce sont de bons clients, capables de faire se gondoler les chaumières devant les talk-shows les plus inconsistants. Tout le monde les réclame, Dieudonné commence à renâcler. «Je voyais que les producteurs de prime-time se faisaient un blé pas possible, et nous on venait sur les plateaux à l’œil, prétendument pour notre promo (…) Une fois la réussite arrivée; le voilà avec son pêché mignon : »l’argent, il le revendique. Les tournées, le cinéma, les télés, les cassettes vidéo, sa Mercedes aussi. «ça, c’est mon péché mignon. Mais, le reste du pognon de ma société, je le réinvestis complètement.» Aujourd’hui, le modèle qu’ il s’était choisi, une S500 dépasse le 100 000 euros. Dieudonné affichait ostensiblement une fortune… récente. Le signe apparent d’une belle réussite financière, en tout cas. Du goût pour les voitures et leur entretien, Elie Seimoun et Dieudonné en feront leur tout premier sketch, intitulé « Maurice », qui a pour thème un garagiste qui arnaque ses clients.
Le projet maudit
Ce « qu’il lui reste », comme il l’a dit, il « ‘investit », donc, selon ses dires avec cet argent qu’il « revendique » donc. Plus tard on apprendra que l’homme n’était pas trop assidu au règlement de ses impôts (il subira un redressement lourd dès 1998 !). d’où peut être son sentiment de richesse récente et son affichage ostentatoire : « les tournées, le cinéma, les télés, les cassettes vidéo, sa Mercedes aussi. «ça, c’est mon péché mignon. Mais, le reste du pognon de ma société, je le réinvestis complètement » affirme-t-il devant les micros. Son ex-collègue Elie, qui l’accusera d’avoir géré financièrement leur show un peu trop à sa seule façon aura un avis plus tranché sur son rapport avec l’argent : « c’est resté un vendeur de bagnoles, totalement obnubilé par l’argent » dira-t-il (dans le même article toujours), ce que la suite de la carrière de Dieudonné montrera en effet. Libération raconte ses investissements rapides : »le comique s’est installé dans une immense ferme, à quinze kilomètres de Dreux, avec sa femme, ses trois enfants et la dizaine de permanents de sa société. Un peu plus loin, il en a racheté une autre pour y loger des ateliers où sévit une troupe informelle qui bricole des vidéos, du théâtre et du spectacle vivant qu’il produit entièrement » (ce sont ses hangars de Saint-Lubin-de-la-Haye où il fabrique des décors, une société de réalisation de films étant toute proche). La « ferme » de départ, imposante, est située exactement à Mesnil-Simon, près d’Anet (là ou a vécu ses derniers jours Jacques Villeret, qui s’appelait… Mohammed Boufroura,). « Aujourd’hui, un troisième corps de ferme l’intéresse, pour y accueillir les jeunes du coin, des cités et d’ailleurs. Pour lui, ça doit être «un endroit un peu roots, pour leur rappeler d’ou ils viennent, d’Afrique ou d’ailleurs». <img142906|right>Ce troisième point de chute visé par l’artiste est en fait un immense corps de ferme abandonné de Vert-en-Drouais, appelé la Moufle, qu’il rêve d’acheter et pour cela a contacté le maire du village : « Alors, lorsque, il y a un mois, une proposition tombe, Jacky Marbouty, maire, sans étiquette, de la commune à plein temps depuis sa retraite, est ravi. L’homme providentiel, c’est Dieudonné. Le sketchman, comédien et chanteur, installé dans la région depuis quatre ans, veut transformer la Moufle en restaurant, bar, salle de spectacle et d’exposition. Il signe le protocole de vente et aligne 1,4 million de francs pour l’achat de la bâtisse. «Avec les travaux, ça me coûtera près de 5 millions», ajoute-t-il. Dieudonné serait plus fortuné qu’il ne le dit ? En tout cas, dans un reportage télévisé, il fait visiter avec forces gestes montrant la taille de l’emplacement son futur investissement immobilier aux journalistes, convoqués pour l’occasion. L’homme qui pourfendra tant plus tard les « banques » et les « banquiers » avait réussi à en séduire certains… semble-t-il. Trois investissements conséquents en moins de cinq ans, sans compter la salle parisienne, cédée en gérance par un fort en gueule sympathique, Jean-Christian Grinevald, « Fauteuil d’or 1992 » des critiques de spectacles. Une réussite évidente, avec beaucoup d’argent à la clé. Les déclarations d’Elie Seimoun sur la gestion de leur duo reviennent aussitôt en tête…
Un projet torpillé par le FN
Le projet de la Moufle, à l’évidence, déplaît… à Dreux, ou plus exactement à la mairie de Dreux, qui a quelques comptes à rendre avec Dieudonné… Une pétition est lancée contre le rachat de la propriété par Dieudonné; « C’est dans les colonnes du quotidien local, l‘Echo républicain, qu’ils ont appris l’installation prochaine de Dieudonné. «Il a expliqué que c’était un lieu pour les jeunes de Dreux. Et ça, on n’en veut pas, car on sait ce que ça signifie. C’est l’arrivée des Maghrébins des cités du coin , avec tout ce que ça comporte, les bagnoles brûlées, la drogue et le boucan», explique l’un des 120 signataires de la pétition. Bien que son nom soit clairement indiqué sur le courrier adressé à la préfecture, l’homme préfère aujourd’hui conserver l’anonymat. «Tout ça prend un tour politique qui nous déplaît, explique-t-il. Au départ, c’est tout simplement une histoire de citoyens qui ne veulent pas être emmerdés. On ne veut pas se faire traiter de racistes.» Certes mais il n’y aurait pas que ça selon le journal ; « Ce «tour politique» a été fortement encouragé par la conseillère générale du canton, la Lepéniste Marie-France Stirbois. «Le projet de monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala de transformer la ferme de la Moufle en bar à musique suscite des craintes des villageois, et j’encourage les habitants du canton à signer massivement les pétitions visant à ce que la paix et la sécurité soient préservées», a proclamé l’élue vendredi dernier ». Pas racistes, les pétitionnaires, mais tout de même », note plutôt amer le journaliste de Libération. Le FN ne digère pas bien sa défaite, semble-t-il, en rend responsable l’artiste et lui fait payer cher la note. Ce n’est pas donc pas du tout le projet qui déplaît; c’est… Dieudonné et c’est donc aussi du racisme: »pour le maire sans étiquette Jacky Marbouty, «si Michel Sardou, qui est installé dans le coin, avait racheté la ferme, on n’aurait pas eu de pétition. C’est la personne de Dieudonné qui dérange.» Salsa et samba. Le comédien ne comprend pas trop le remue-ménage que suscitent ses projets. «Tout ce que je veux faire c’est promouvoir l’art africain et sud-américain. Je n’organiserai pas de concerts de rap. Ça sera plus salsa et samba africaine, pour que les mômes retrouvent un peu leurs racines. En plus, la situation de la ferme au bord de N 12 devrait attirer les Parisiens au départ ou au retour de week-end vers la Bretagne. A part des stations-service, il n’y a rien pour eux ». »La région se meurt, ils sont les premiers à le dire, mais les gens ne veulent pas de ce projet… jugé…trop spéculatif. Voire trop « parisien ». Ce qui n’empêche l’humoriste qui fait visiter les lieux aux journalistes d’y croire dur comme fer pour l’an 2000 : »en attendant, Dieudonné revoit le timing des travaux de réhabilitation. «Je voulais inaugurer l’ensemble en organisant une grande fête le soir du 31 décembre. Je pense qu’il faudra retarder un peu le passage au deuxième millénaire (dans le même article, toujours). » Au final, il devra rebrousser chemin, et la Moufle, bien des Templiers (c’est un prieuré) ne lui sera pas vendue. Historiquement, elle n’avait jamais été fort… rentable : « La Mouffle était un fief qui relevait au XIIe siècle, de Gervais de Châteauneuf. Pendant les guerres du XIVe siècle, la maison de La Mouffle fut brûlée par les Anglais. Les terres abandonnées restèrent longtemps incultes. En 1373, on n’y cultivait que deux arpents de vigne qui rapportai
ent 40 sols. C’était alors tout le revenu de ce domaine qui, en 1757, se composait de 16 arpents de terre, sans bâtiments, affermés à diverses personnes avec les droits seigneuriaux, 630 livres« …. Dieudonné aurait-il eu d’emblée des problèmes de lecture des faits historiques ?
Un combat… communautariste ?
Le Dieudonné « de gauche »; lui est fort présent à cette époque dans les manifestations de sans papiers, où il arbore blouson (type « bomber ») et keffieh palestinien. » Je suis pour leur régularisation, pour le droit de vote des immigrés, pour une carte de citoyen du monde. Il faudrait décréter l’an 2000 an zéro des Nations unies, que l’on ait tous la même unité de temps pour apprendre à être conscient de notre humanité. « déclame-t-il dans le journal communiste l’Humanité. L’homme professe de belles idées et montre sur le pavé un bel engagement. Mais ça va vite se gripper. Le racisme vécu à Vert-en-Drouais lui est resté en travers. « Cette civilisation repose sur la suprématie de l’homme blanc » déclare-t-il (idem). »Tous ceux qui sont au pouvoir sont dans cette représentativité. C’est trop facile de clamer l’égalité quand, derrière, le pouvoir économique, militaire et religieux est blanc (…) Dans cette République, je crois qu’il ne faut pas négliger la notion de communauté car ce sont des règles communautaristes qui gouvernent notre société. Il faut parler de quotas, ne serait-ce que pour dénoncer le malaise. Ce système est raciste. Il ne faut plus leur concéder le moindre espace de territoire. Ils ne peuvent que partager : ils ont tout. On peut casser le jeu, pourquoi pas ? La notion d’humanité a besoin d’eux. Je ne suis pas blanc, et personne ne l’est, mais citoyen du monde. Ils sont conscients de perdre. De perdre leur pouvoir d’humiliation ». L’humiliation personnelle de la Moufle lui est vraiment restée en travers. Remarquez, question argent, il lui reste toujours depuis cette date une SCI lui appartenant, appelée…. SCI de la Moufle, bien sûr !
Une vieille revendication qui resurgit
Des sans papiers, il passe donc naturellement en 2001 à une autre revendication apparue en 2000. Cela part d’une constatation qui n’est pas neuve en fait : « la mal-représentation ainsi que la sous-représentation des immigrés et des minorités dans les médias français, et notamment à la télévision, est un constat largement et régulièrement avéré par la recherche depuis plus de vingt ans (Bachman et Basier, 1989 ; Bonafous, 1991 ; Perotti, 1991 ; Bourdon, 1993 ; Prencipe, 1995 ; Barats, 2001 et plus tard Mills-Affif, 2004) ». Une première tentative de marche des noirs avait eu lieu le 23 avril 1993. Elle avait été organisée par une vedette de la radio et de la télévision, Claudy Siar (on en reparlera un peu plus loin), alors présentateur de l’émission Kromatik sur M6 et RFO, et grand ami déjà de Dieudonné. Sa toute première marche pour commémorer l’abolition de l’esclavage en France, avait été baptisée « La Fête des nègres marrons« . Y avaient assisté 10 000 personnes dans un cortège qui s’était rendu de la place de la République à la place de la Nation. La marche avait été suivie les années suivantes par l’appartion de revendications persistantes sur la présence des gens de couleur à la télévision. Cette demande de quotas à la télévision et dans le cinéma pour les minorités visibles, formulée lors de la remise des Césars 2000 est alors menée par le « Collectif Egalité » animé par Luc Saint-Eloi (metteur en scène guadeloupéen) et la (sulfureuse) romancière camerounaise Calixthe Beyala (qui soutiendra plus tars Kadhafi). Elle s’exprime par la « Marche du peuple noir » qui est diversement reçue. Certains y voient en effet une forme de… communautarisme : « une Marche nationale des peuples noirs de France est organisée le 20 mai à Paris. Cette démarche étrangement communautariste, qui s’inspire du mouvement américain, prétend rassembler plus de 200 associations » note l’Express qui remarque que « quand Calixthe Beyala évoque l’arme du vote communautaire, les autres associations prennent leurs distances. Nous serons présents parce que nous faisons partie du peuple noir, mais chacun défilera pour ses propres revendications », souligne le président du Cifordom (Centre d’information pour les originaires d’outre-mer), qui entend se démarquer des « invectives » du Collectif Egalité. » Un Comité qui semble être allé vite en besogne : « associé à l’appel sans avoir été consulté, le Mrap se refuse à tout commentaire, de même que SOS-Racisme. Exalter une hypothétique communauté noire ne paraît pas à tous la meilleure façon de lutter contre les discriminations ». Deux ans après la victoire des Bleus et de leur équipe multicouleurs, le projet semblait un peu à côté de la plaque en effet.
La marche des noirs n’était pas la bonne idée
C’est toute l’ambiguïté de la chose. Le philosophe Alain Foix résume bien le problème : »Les Noirs, les «issus de l’immigration», les «non-Européens» et tous les mal-nommés sont simplement victimes d’un vrai manque d’imagination. Il ne faut pas confondre l’effet avec la cause. L’absence des mal-nommés dans les séries télévisées n’est pas une chose accidentelle qu’on peut régler par simple décret. Elle est la conséquence d’une cause plus profonde dont l’indigence des producteurs et des auteurs de ces séries, leur difficulté à prendre des risques avec l’image, à faire œuvre d’imagination, est le reflet. » Un message que ne comprend visiblement pas Dieudonné, qui à partir de cette date va embrayer sur un combat étrange : lui qui se disait anticommunautariste en 1997 le devient trois ans plus tard : »les Noirs ne sont autorisés que dans quelques plages d’expression : le sport et l’humour… et on ne pourra jamais aller plus loin, avoir des responsabilités car les Noirs ne sont que des grands enfants, des clowns pour le Blanc esclavagiste, le capitaliste puissant. Il n’y a pas beaucoup de différence entre les patrons de TF1 et le Blanc qui gérait les plantations aux Caraïbes ; ils considèrent les Africains et les Antillais comme des gens de carnaval, de fête ; on ne parle que pour faire rire ; jamais nous ne pourrons être des hommes de pouvoir » dit-il à France-Soir, le 21 Mars 2000. Il écope aussitôt d’une plainte déposée par l’extrême droite de l’AGRIF, association de droite (son président n’est autre que Bernard Antony !) dont il sortira condamné dans un premier temps puis relaxé en 2002. Il développait une forme de racisme anti-blanc qui fera le lit plus tard des revendications de groupes d’extrême droite tels que les Identitaires de Fabrice Robert. S’en était-il rendu compte à l’époque ? Je ne le pense pas. Le fort de Dieudonné c’est l’instant. Réfléchir aux conséquences n’est absolument pas son domaine. En somme, c’est tout….. Sauf un intellectuel !
La tentation de la politique le reprend
En novembre 2000, seize mois avant les élections de 2002, il dit vouloir se présenter aux présidentielles pour faire « bouger les choses« . Et résume sa position politique comme étant Il entend celle de la « troisième gauche verte ». Son programme se résume toujours à un côté social ‘loger les démunis », mais comporte maintenant un large volet consacré à l’esclavage qu’il présente comme la « tragédie la plus terrible de l’histoire de l’humanité » mettant en garde contre « un deux poids deux mesures » dans l’indemnisation des descendants des victimes de crimes historiques ». A savoir les victimes de la Shoah; comparées aux autres victimes dont celles de l’esclavagisme. On ne comprend pas bien au départ l’allusion ou plutôt la mise en balance des deux groupes de victimes. C’est à cette époque totalement nier les efforts gouvernementaux de 2001, dont ceux de Christiane Taubira, fait de l’esclavage et de la traite négrière un crime contre l’humanité enfin reconnu. Son discours devient donc… pour le moins… confus.
Dans les pas de Coluche ?
En vue de l’élection présidentielle de 2002, il se fabrique donc pour cela un show, appelé « Cocorico », qui «retrace le parcours d’un clown qui se présente à l’élection présidentielle, précise le dossier de presse. A travers les témoignages d’une dizaine de personnages qui l’ont côtoyé, on apprend à quel type de pressions notre joyeux olibrius a dû faire face». La presse relève : »l’humoriste, âgé de 34 ans, a placé son initiative dans «le courant d’action de Coluche», qui avait aussi brigué la fonction présidentielle. «Je suis attaché à ce personnage comme le RPR est attaché au gaullisme», a-t-il dit ». Bref, il se prend visiblement pour Coluche, à coup sûr. Mais il n’en a pas l’aura médiatique, loin s’en faut : « le 22 février 2001, l’indicateur Ifop pour l’Express le créditait de 4 % d’intentions de vote, à égalité avec François Bayrou. Sept mois avant la présidentielle de 1981, 12,5 % des électeurs se disaient disposés à voter Coluche ». Sous la bannières des « Utopistes » et des « Motivé-e-s », il avait donc repris son thème de 1997 des logements à retaper : il voulait en effet « réhabiliter en unités d’habitations, les casernes militaires vouées à être désaffectées ». Une fois réhabilités, les logements rénovés seraient offerts à ceux qui s’en sont occupés. Bref, il appuie à cette époque sur son programme « social », ce qui reste bien un thème de gauche, plutôt. Symbole de son attirance pour la défense de minorités, il figure en 1998, dans le clip de à la chanson « Je crois que ça va pas être possible », de Zebda, extrait de de l’album Dieudonné est alors un gars… très « motivé » ! Il plaît alors à tout le monde en réalité, et surtout à la télévision grand public : le 20 août 1994 (ici en photo) il a participé à Fort Boyard avec Tom Novembre, pour la première fois. Le 6 mars 1995 il participe au spectacle des Enfoirés des Restos du Cœur, où se sera sa seule apparition. Il récidive chez Fort Boyard le 28 août 1998 où il est cette fois chef d’équipe… dirigeant un groupe de sportifs. Il y retournera le 31 août 2002… ou il remportera… la troisième clé ! La clé des scrutins, en revanche, il ne l’a toujours pas retrouvée depuis son score de Dreux de 1997…
Contre les communautés… mais candidat d’une communauté
Son discours politique confus va vite se transformer en autre
chose. D’abord, il ne réunit pas les 500 signatures, loin s’en faut
paraît-il, et par dépit se recentre sur les élections législatives …. de
Sarcelles sur la 8 e circonscription, où figure Dominique Strauss-Kahn
qui n’en est alors qu’à retenter de conquérir son poste après avoir été
contraint de démissionner du gouvernement. Il y déclare « ‘c’est en fait ma suppléante, Joby
Valente, qui m’a proposé de venir. C’est une artiste antillaise, très
engagée auprès des minorités et qui s’est déjà fait connaître
politiquement à Sarcelles. J’ai accepté son invitation ». Joby
Valente est une ancienne chanteuse réputée, devenue en 1998 vice
présidente du comité des fils et filles d’Africains déportés
(COFFAD). Une dame aux propos parfois surprenants; elle a appelé par
exemple au boycott de la marque Uncle Ben’s dont elle jugeait la
publicité diffamante, et s’en prendra en 2011 à Thomas N’Gijol et
Fabrice Eboué, les deux vedettes du Jamel Comedy Club, jugeant leur film
« Case Départ » « raciste » alors qu’il est avant tout… fort lourdaud. Elle déclare « « Je critique cette initiative parce
qu’on est en butte avec des gens qui réclament l’abrogation de la loi
Taubira. Nous devons être vigilants. Il n’y a pas encore eu de film
français sérieux sur le sujet et voilà que de jeunes humoristes s’en
emparent… Ça banalise et ils sont encouragés… Peut-être ne le savent-ils
pas. Ils ne sont d’ailleurs pas vraiment concernés puisqu’ils n’ont pas
d’ancêtres déportés » un argument historique fort spécieux, mais
surtout l’opposition complète à Dieudonné, son colistier de 2002 qui
était lui… opposé à la loi Taubira !...Pour Dieudonné, la venue en banlieue s’expliquait… par ses « communautés » : « Sarcelles
m’a plu tout de suite pour ses communautés. Il y a un travail à faire
sur la notion d’égalité et auprès de ceux qui ne votent pas. C’est au
sein des banlieues qu’il faut réveiller le sens civique. Que voulez-vous
dire aux électeurs de gauche, sur les terres de DSK ? Plutôt qu’un
socialiste, plutôt qu’un nouveau député socialiste, prenez un électron
libre. Je suis seul et prêt à me noyer au milieu de ces zozos en col
blanc (article déjà cité) « Le voilà devenu… opposé à la
gauche socialiste, et pas vraiment d’accord avec sa tête de liste. On se
demande déjà à quoi joue, à ce moment-là, Dieudonné. Au « bouffon »,
comme il s’est lui-même décrit ? Que signifiait exactement chez lui
« électron libre » ? Ne serait-il plus déjà de « gauche » ?
Les étranges amitiés du candidat Dieudonné
Un
Dieudonné qui se veut à nouveau « trublion », donc, et qui pour se
positionner ni à droite ni à gauche, sa posture favorite désormais, sort
une référence inattendue : « je ne roule pour aucune grosse structure. Je suis avec le Rassemblement pour la Démocratie et le Civisme, un petit parti présent dans le Val-d’Oise« . Or
personne à l’époque n’était allé alors vérifier qui était ce
micro-parti et qui était à sa tête. Et… surprise, c’était un homme de
droite, Léon Bertrand, maire de Saint-Laurent du Maroni, en Guyane, qui
deviendra en 2002 secrétaire d’État puis ministre délégué au Tourisme sous Jacques Chirac (plus tard il versera Sarkozyste, en participant à la mascarade « sentimentale » de la visite en pirogue de Guyane, le 30 juin 2006, comme le montre la photo (3)). Son parti avait été fondé en 1993 par Roger Anglo (le
Président de l’Union Nationale de l’Outre Mer et Porte Parole de la
Fédération des Associations Africaines et Créoles-FAAC-). Anglo, se fera
remarquer le 29 juin 2013 dans une réponse cinglante à l’Assemblée
après une déclaration raciste du député Vialatte : «les casseurs
sont sûrement des descendants d’esclaves, ils ont des excuses #Taubira
va leur donner une compensation» avait écrit le député UMP Jean-Sébastien Vialatte, suite aux violences survenues lundi 13 mai à Paris autour de la fête du PSG« .
Mais il s’était aussi fait remarquer pour une sortie plus que
maladroite sur… le futur président, Marine le Pen et Bayrou, en juin
2012, qui lui avait valu de sévères remontrances dans les DOM-TOM. Le
personnage devenu successeur à la tête du parti d’Anglo, va à
l’encontre totale des idées que prône alors Dieudonné, qui a déjà cité
les Pygmées, dont il s’occupera plus tard, comme communauté en danger.
En Guyane, ce bon Léon Bertrand était en effet en train de tenter
de faire abroger un arrêté préfectoral ayant accordé le 14 septembre
1979 une surface de 30 000 km2 aux populations tribales amérindiennes
Wayampi et Téko (sur les 50 000 km2 de forêts « inhabitée » du pays). Il
estimait scandaleux que « l’arrière-pays »[sic] échappe à l’appétit
des opérateurs touristiques. Pour lui, cela « ferme au tourisme plus de
la moitié [sic] de la Guyane » . Il pensait aussi que l’écotourisme durable [magie du vocabulaire tarte à la crème!] ne bouleverserait pas le mode de vie des communautés autochtones » prévenaient
des ethnologues. Ecœuré, l’un d’entre eux, Pierre Grenand, le seul
membre de la Mission pour la création du parc national de Guyane avait
démissionné. Voilà Dieudonné qui avait choisi comme nouveau nid
politique un « ethnocidaire » comme avait été surnommé par ses opposants le ministre. Un ministre qui sera accusé de détournements de fonds et condamné le
4 juillet 2013 à 3 ans de prison (ferme) et 150 000 € d’amende la
privation de ses droits civiques pour cinq ans, pour l’attribution
illégale de marchés publics en Guyane, par le tribunal correctionnel de
Fort-de-France (en Martinique). Une décision pour laquelle il a fait
appel. Dans l’enquête, les policiers lui avaient reproché (il s’en était
plaint) de rouler… en Jaguar (son ancienne voiture selon son avocat). Tout le monde n’a pas un goût prononcé pour les grosses Mercedes, avait remarqué France-Guyane : « ces
malversations auraient permis au maire de Saint-Laurent et à ses amis
d’avoir un joli train de vie. « Léon Bertrand devait faire face à un
redressement fiscal de 60 000 euros qui le plaçait, selon ses dires,
dans une situation financière difficile justifiant un étalement des
échéances mais peu de temps après achetait une Jaguar d’une valeur de
120 000 euros. » Il roulait à Saint-Laurent avec la voiture de service
de la mairie. Mais à Paris, il avait trois Porsche qu’il avait revendues
avant de s’acheter la Jaguar. L’élu saint-laurentais possédait une
maison en Normandie, louait un appartement de 65m2 à Paris et détenait
une maison à Saint-Laurent. Le chef de cabinet du maire, Richard Cheun A
Long, avait lui aussi acheté une belle voiture : une Porsche d’une
valeur de 121 000 euros. Enfin le directeur de la Senog, Guy Le
Navennec, « moins ostentatoire que M. Bertrand et M. Cheun A Long, se
déplaçait dans la capitale en BMW ». Plus tard, à la télévision on
montrera un reportage fort déprimant montré en Inde sur les îles
Andaman, ou des nuées de touristes viennent voir la réserve des Jarawas .… ce qui attendait pour sûr les indiens de Guyane !
Étrange député et drôle de politique, qui aurait dû plutôt alerter
l’artiste. Mais dans les soutiens de Dieudonné de Sarcelles, il y avait
bien pire encore… Ce que nous verrons plus tard, si vous le voulez bien.
(1) la lettre d’Elie Seimoun à Dieudonné : « Salut
bouffon, c’est le petit juif reconverti dans le spectacle qui t’écrit…
Je t’écris pour te dire que je t’aime bien et que tu me fais de la
peine. Non pas parce que tu es une soi-disant victime, censurée par un
lobby d’ancêtres esclavagistes, que tu n’as plus de travail, plus de
public, plus d’argent (ça, j’y crois pas !). Mais parce que tu n’es plus
celui que j’ai connu et avec qui je n’ai jamais autant ri.A
l’époque, je ne savais même pas que tu étais métis et j’avais oublié que
j’étais juif, et ça n’a pas plus d’importance que si j’étais belge ou
breton.Toi et moi, on s’est foutu de la gueule de tout le monde, surtout
de nous, les gens adoraient ça. Dans le genre concept antiraciste, on
était les meilleurs, je continue à tenir le flambeau de notre humour,
même si de temps en temps je fais le rossignol pour les jeunes filles
!Cette société me fait toujours aussi peur et nous dénonçons les mêmes
choses, ce sont les mêmes imbéciles qui nous font rire, mes personnages
sont souvent les tiens et vice versa. Je ne vois pas mieux que l’humour
pour dire les vraies choses de la vie.Mais à cause de ça, j’ai
l’impression d’avoir été trahi, tu n’es plus le même Dieudo. Je t’ai
connu plus drôle… on dirait que tu veux refaire Cohen et Bokassa mais
que tu as oublié le texte ou le partenaire.Je te vois t’agiter comme un
mauvais jongleur dans un cirque bidon, applaudi par des gens qu’on ne
discerne pas, juste éclairés par les lumières de la scène, je vois des
types plus ou moins louches… certains ont des kippas ou des foulards,
j’en vois un qui est venu avec sa fille, il a un oeil en moins, il se
frotte les mains.Je ne veux pas entrer dans la polémique, tu fais ça
plus mal que moi, mais le talent n’excuse pas tout et certaines petites
phrases allument un feu que personne ne voudrait voir s’étendre à part
quelques fous et pas toi j’espère…J’espère te revoir dans ce que tu sais
faire de mieux.Je t’écris de l’île de la Réunion, pays du métissage par
excellence, c’est pour ça que ça s’appelle la Réunion d’ailleurs, et
tout le monde à l’air de bien s’entendre. Ça fait réfléchir non ?Allez,
salut collègue. »
(2) son frère Gabriel aura un autre parcours, mais aussi une autre
opinion au départ sur la question du révisionnisme : à l’extrême gauche
et fréquentant Pierre Guillaume de
la Vieille Taupe, Gabriel Cohn-Bendit, avait rencontré Faurisson en
novembre 1978 et avait écrit ensuite un article pour le défendre dans Libération, déclarant que »le procès intenté à ce dernier me rappelle plus l’Inquisition qu’une lutte contre le retour du pire ». Il produira aussi une thèse contoversée sur les gazages des SonderKommandos,
dénoncée per Pierre-Vidal Naquet et remise en cause par les historiens.
En novembre 1981, il admettra s’être trompé sur le cas de Faurisson.
(3) Le Nouvel Obs du 2 aout 2010 avait ainsi commenté le voyage : « l’été
2006 est pour Nicolas Sarkozy celui de la reconquête amoureuse. Son
épouse, Cécilia, fait son retour, après plusieurs mois d’allées et
venues entre Paris et New York, entre le ministre de l’Intérieur et le publicitaire Richard
Attias. Le 29 juin, le couple met en scène sa réconciliation. Cécilia
apparait lors d’un déplacement du ministre en Guyane, sur le fleuve
Maroni, pour une ballade en pirogue. Nicolas et Cécilia passent le mois
d’août à Arcachon, en Gironde. Cécilia Sarkozy reprend son bureau de
chef de cabinet à l’UMP ainsi qu’au ministère. Tout semble rentré dans
l’ordre, d’autant plus qu’Alain Genestar est limogé de la direction de Paris Match pour avoir osé publier une photo de Cécilia avec son nouveau compagnon ». Au final, on le sait, Cécilia quittera Sarkozy pour Attias.
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